[Vidéo] « Manich Msemah », vers un mouvement contestataire post projet de loi

 [Vidéo] « Manich Msemah », vers un mouvement contestataire post projet de loi


Née spontanément de la colère et du rejet populaire du projet de loi dit de réconciliation économique, « Manich Msemah » (littéralement « Je ne pardonnerai pas ») est une initiative jeune qui ne cesse d’évoluer. Hormis une pétition nationale qui compte plusieurs milliers de signatures à ce jour, le mouvement affiche désormais clairement des revendications politiques. Entretien avec Sana Shili, l’une des activistes pionnières de la communauté.




 


Le récent désaveu formulé par la Commission de Venise qui, après consultation, a appelé la présidence de la République à revoir sa copie, n’a visiblement pas affecté la détermination des jeunes militants de Manich Msemah, en pointe dans la contestation du projet de loi.


Radical, le mouvement n’en démord pas : il demande depuis le mois de septembre et ses premières manifestations réprimées dans la rue le retrait pur et simple du texte, encore au stade d’examen par l’Assemblée des représentants du peuple.


 


De la demande de justice à des demandes égalitaires


A mi-chemin entre l’association et un futur courant contestataire plus large, « Manich Msemah » a pu rapidement se constituer une identité visuelle forte autour du marteau de la justice et du slogan « C’est la justice qui absout » ou encore le « Non », « Aucune réconciliation avant de donner des comptes », imprimés sur des T-shirts très prisés.


Nous avons suivi Sana Shili et d’autres fondateurs du mouvement qui récoltaient mardi 3 novembre des signatures aux abords du théâtre municipal de Tunis, en marge d’un récital de poésie. « La campagne entend se diversifier autour de happenings culturels », explique la jeune activiste.


Qu’en sera-t-il une fois la loi votée ou abrogée ? Le mouvement entend évoluer vers la dénonciation de toutes sortes d’abus économiques, sociaux ou administratifs allant bien au-delà d’un projet de loi qui n’est que l’aboutissement d’une politique qui a enterré les demandes de la révolution, poursuit-elle.


 


S.S