[Vidéo] Entretien. En liberté conditionnelle, Yassine Ayari découvre « un pays méconnaissable »

 [Vidéo] Entretien. En liberté conditionnelle, Yassine Ayari découvre « un pays méconnaissable »

Crédits photos et vidéo Seif Soudani / LCDA


Au troisième jour d’une liberté retrouvée, Yassine Ayari accorde au Courrier de l’Atlas l’une de ses premières apparitions médiatiques après quatre mois d’une éprouvante détention. L'activiste y énumère notamment de « nombreuses irrégularités » commises selon lui par la justice militaire.




 


La loi tunisienne stipule que tout prisonnier sans antécédents judiciaires, dont la sentence n’excède pas les 8 mois de détention, ayant purgé au minimum la moitié de sa période de détention, et ne faisant pas l’objet de procédure punitive en prison, bénéficie automatiquement du droit à la liberté conditionnelle. Malgré une demande faite en ce sens, le parquet avait interjeté l’appel contre la demande de Yassine Ayari, ce qui a résulté en vingt jours de détention supplémentaires. Le blogueur dénonce « une décision strictement politique ».


Au terme de deux jours passés auprès de sa famille et de ses proches, le fils du colonel martyr Tahar Ayari renoue aussitôt avec le combat politique. Il dit désormais moins craindre un retour en prison du fait du fragile statut conféré par la liberté conditionnelle, qu’un « retour des méthodes de barbouzes » qui l’enverraient à nouveau en prison.


Lors du procès qui l’a opposé à l’orthodoxe justice militaire, la défense d’Ayari avait dénoncé de multiples et préoccupantes irrégularités. Dans cet entretien, l’homme revient sur la liste de ce qui a fait de cette épreuve « un procès inéquitable ».


Il décrit enfin ce qu’il a perçu à sa sortie de prison comme étant « un pays méconnaissable », « dominé par la peur » d'évoquer certains sujets, un climat « qui n’est pas sans rappeler l’ère de la fin des années 80 ».


 


Propos recueillis par Seif Soudani