[Vidéo] Auditions publiques : le poignant témoignage d’Ines Jenfaoui

 [Vidéo] Auditions publiques : le poignant témoignage d’Ines Jenfaoui

Ines Jenfaoui


En marge de la Journée internationale des droits des femmes, cinq témoignages étaient au programme de la septième séance d’audition publique de l’Instance Vérité et Dignité, dans la soirée de vendredi à samedi 9 mars, consacrée à la répression du mouvement féministe mais aussi aux victimes du décret 108 interdisant le voile islamique dans l’espace public. Particulièrement émouvant, le témoignage d’Ines Jenfaoui, jeune mère empêchée de poursuivre ses études supérieures en raison du port du voile, a suscité une grande vague de sympathie des spectateurs et des internautes.   



« Ce soir, nous ne sommes pas ici dans le cadre d’une célébration », a précisé la présidente de l’IVD Sihem Bensedrine dans son speech d’ouverture. Quatre témoignages se sont succédés à propos des violations relatives au « couffin » d’abord, appellation désignant les denrées alimentaires et autres nécessités que les visiteurs apportent à leurs proches en prison, et par extension, les conditions souvent infernales de ces visites.


Ce fut ensuite le tour des victimes des exactions qui ont ciblé le mouvement féministe, notamment les Femmes démocrates, du moment qu’elles prenaient leurs distances vis-à-vis de la politique générale du régime ou soutenaient l’opposition.


Vint ensuite le tour des femmes victimes des violations subies par les victimes du sinistrement célèbre « décret 108 » interdisant le hijab.


Captivant l’audience pendant près d’une heure, Ines Jenfaoui relate alors sa scolarité tourmentée, entre vexations diverses, abus administratifs, et jeu du chat et de la souris avec les autorités policières et universitaires pour garder son voile durant ses années d’études à l’Institut supérieur de gestion. Etudes qu’elle n’a pas pu terminer en raison de son calvaire lié à ses convictions. Qualifié de « moment d’anthologie » par de nombreux spectateurs, son audition alterne les larmes avec l’humour et un certain stoïcisme dans la douleur :


« Personne ne m’a imposé le voile, je ne suis pas une femme opprimée. Et je pense que je n’ai pas l’air d’une obscurantiste ce soir », martèlera-t-elle notamment alternant le français au dialectal tunisien, esquissant même une critique des propos de Manuel Valls sur le voile.


Version traduite au français : à la 2ème heure et 14 minutes de la vidéo.  


 


Seif Soudani