[Vidéo] Adnan Limam : « Le mal-être social tunisien est un mal d’Etat »

 [Vidéo] Adnan Limam : « Le mal-être social tunisien est un mal d’Etat »

Photo / vidéo Seïf Soudani


Adnan Limam est juriste, spécialisé dans le droit constitutionnel. Il a à son actif plusieurs ouvrages académiques dont L’Islam et la guerre récemment réédité. Il vient de publier Ce n’est pas de ma faute, Daechienne et pas fière de l’être, un roman mettant en scène une grande reporter d’investigation qui décide de rendre publiques « des entretiens sensibles » notamment avec une candidate au djihad. Interview. 




 


Depuis le dernier attentat majeur en Tunisie, fin 2015, la question terroriste n’est quasiment plus évoquée dans l’actualité que sous les deux angles sécuritaire et celui de la présumée infiltration des mouvements sociaux, que l’on tente ainsi de diaboliser, chaque fois qu’un élément radicalisé est arrêté en marge d’émeutes.


Le pari d’Adnan Limam et de sa co-auteure Omayma Limam est d’autant plus audacieux qu’il se propose de sonder, sans complexes, la psychologie d’une embrigadée de Daech, à travers une narration littérairement innovante, où une journaliste d’investigation donne la parole à ses interviewés. Dès le prologue, un parallèle est établi avec le sort d’un jeune migrant, « Nagy », contraint à « quitter la Tunisie s’il veut continuer à l’aimer »… Une autre forme de suicide, procédant de la même misère sociale et affective.


La rareté de ce type d’ouvrages, quand bien même il s’agit de fictions, s’explique-t-elle par la crainte d’éventuels « procès en empathie » ? L’avocat et romancier répond à cette interrogation ainsi qu’à d’autres questions en rapport avec l’actualité d’un pays où la démocratisation, dont on se vante tant, semble s’être faite au détriment de la question sociale.    


 


Propos recueillis par Seif Soudani