Frontières : Vers une ouverture pour la Tunisie en fin juin ?

 Frontières : Vers une ouverture pour la Tunisie en fin juin ?

Mohamed Ali Toumi

Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat tunisien, Mohamed Ali Toumi, a suggéré hier jeudi la date de « la fin du mois de juin » en vue d’une éventuelle réouverture des frontières. Est-ce une proposition réaliste ?

Si cette date venait à être respectée, motivée notamment par les bons résultats épidémiologiques nationaux, l’ouverture du marché tunisien se ferait alors plus tôt que prévu, quelques jours avant plusieurs autres pays voisins, quoique l’apparition le 28 mai de 17 nouveaux cas, tous issus de personnes contaminées venant précisément de l’étranger, a de quoi refroidir les ardeurs des politiques les plus volontaristes.

Toumi a toutefois souligné que la décision gouvernementale de réouverture des frontières reste tributaire des concertations avec ses homologues du Transport et de la logistique ainsi que des Affaires étrangères. Au delà des frontières internationales, le ministre a en outre précisé que les discussions actuelles portent encore sur l’ouverture de la circulation entre les régions intérieures du pays, ce qui constitue en soi une première étape pour la reprise du travail des professionnels du secteur du tourisme, s’agissant de l’approvisionnent, du marché local, etc.

Le ministre du Tourisme a par ailleurs assuré avoir eu « de bons échos provenant de nombreux opérateurs qui ont exprimé leur volonté de revenir en Tunisie »… « Je reste optimiste et résolument convaincu que lors des mois de juillet-août et au-delà, nous allons bien travailler », a-t-il déclaré à propos du sauvetage de la haute saison, ou plutôt de ce qu’il en reste.

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L’impératif du sauvetage de Tunisair

Mais l’autre question brûlante qui met sous pression le gouvernement Fakhfakh est sans aucun doute la situation financière de de la compagnie aérienne nationale Tunisair, déjà en grande difficulté bien avant la crise liée au Coronavirus.

A la mi-mai courant, le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi, avait en effet mis en garde l’État actionnaire à hauteur de 62% : sans plan de sauvetage, « la survie n’est plus qu’une question de semaines ».

Le même mois, un plan de sauvetage s’ajoutait au plan de restructuration signé dès mai 2019. Il a été déposé sur le bureau du nouveau ministre des Transports, Anouar Maârouf (Ennahdha), déjà aux prises avec les puissants syndicats de la compagnie.

Le document contient un arsenal de dispositions visant à ne pas tomber sous le coup de l’article 388 du Code des sociétés commerciales, qui induit automatiquement la faillite et / ou la liquidation quand la compagnie a consommé ses fonds propres par rapport à son capital. Paradoxalement, la crise Covid-19 aura permis dans un premier temps à Tunisair de respirer, en lui accordant les sursis des demandes de report des échéances pour six mois, report des dettes avec le Trésor public, et autres exemptions de charges.

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