Vers un départ volontaire de Youssef Chahed ?

Désormais en sursis, le jeune chef du gouvernement devrait connaître son sort dans les toutes prochaines heures. Trois scénarios pourraient cependant se présenter si Youssef Chahed est démis de ses fonctions à la tête de la présidence du gouvernement, souligne la constitutionnaliste Mouna Kraiem.

Le débat des signataires du document dit de « Carthage II » autour du maintien ou pas de Youssef Chahed à la tête de la présidence du gouvernement, qui se poursuit au moment où nous écrivons ces lignes, reste marqué par de profondes divergences de points de vue.

La démission, volontaire, de Chahed reste le premier scénario envisagé, estime la juriste, soulignant que cela entraînerait fatalement une nouvelle composition gouvernementale.

Il pourrait également solliciter à son initiative la confiance de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) comme l’avait fait l’ancien chef du gouvernement, Habib Essid en 2016. Un scénario peu probable en l’occurrence, étant donné les divisions de la majorité parlementaire au sujet de son maintien.

Le troisième scénario vraisemblable est celui de la signature par les deux tiers des députés d’une motion de censure contre le gouvernement qui doit être par la suite adoptée à la majorité absolue.

Bientôt 9 gouvernements en 7 ans : une inquiétante instabilité gouvernementale

Réunie mardi, la commission des experts du Document de Carthage avait décidé de reporter l’examen de cette question et de l’inscrire à l’ordre du jour de la réunion, prévue le 26 mai prochain, entre les présidents et les secrétaires généraux des partis, selon le porte-parole du mouvement Nidaa Tounes, Mongi Harbaoui.

Dans un statut Facebook publié hier mercredi 23 mai, le chef de Nidaa Tounes Hafedh Caïd Essebsi semble néanmoins avoir déjà tranché la question. Dans ce texte incendiaire, il impute implicitement, en les énumérant, les échecs du gouvernement à Youssef Chahed. Une position que d’aucuns estiment indécente, étant donné que Nidaa se trouve être précisément l’un des deux principaux partis au pouvoir.  

Lire aussi : Tunisie. Un Document de Carthage 2.0, pourquoi faire ?