Une opération terroriste déjouée à Sidi Bouzid

 Une opération terroriste déjouée à Sidi Bouzid

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En pleine semaine de festivités de commémoration du 8ème anniversaire de la révolution de la Dignité, les forces de l’ordre en alerte à Sidi Bouzid ont pu y déjouer les desseins d’un groupe djihadiste inédit, « entretenant des liens avec l’étranger ».


Un réseau terroriste dénommé « Katibat al Jihad wattawhid » (« Groupe du Djihad et de l’unicité ») a été démantelé à Sidi Bouzid par l’Unité nationale des enquêtes dans les crimes terroristes (UNECT), en coordination avec le District régional de la sûreté nationale.


Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur publié aujourd’hui mercredi 19 décembre, les rôles étaient « méthodiquement répartis entre les membres de ce réseau très structuré » qui auraient fait allégeance selon la même source à un chef de file d’une « organisation terroriste active à l’étranger », vraisemblablement liée à l’organisation dite de l’Etat islamique.


La plupart des éléments de ce réseau qui étaient sur le point de mener des attaques ciblant des patouilles sécuritaires et des postes de police dans la région, ont été arrêtés, annoncent les autorités.


 


8 mandats de dépôts


La descente de police, tôt ce martin, a également permis la saisie d’une ceinture d’explosifs et d’une grenade artisanale, ainsi que des matières premières utilisées dans la fabrication d’explosifs, dont une quantité considérable de nitrate d’ammonium.


Le juge d’instruction, qui s’est chargé de l’affaire, a émis huit mandat de dépôt à l’encontre des membres du réseau, et ce après leur déféremment devant le parquet de Tunis près le Pôle judiciaire de lutte antiterroriste.


 


Avancées sur le front de Kasserine


Le fraîchement investi ministre de l’Intérieur Hichem Fourati avait par ailleurs annoncé hier mardi 18 décembre que des éléments « parmi les plus dangereux » du groupe Jond al Khilafa, encore en état de fuite, impliqués dans l’assassinat du frère du militaire Saïd Ghozlani et le braquage d’une agence bancaire à Kasserine, ont été identifiés, à défaut d’avoir été arrêtés.  


Sou pression, Fourati a néanmoins indiqué que cet échec sécuritaire va inciter à « réviser le dispositif sécuritaire qui sera mis en place à Kasserine » étant donné qu’il s’agit selon ses termes d’un « gouvernorat d’exception dans ce domaine, exigeant par conséquent des procédures exceptionnelles ». La région frontalière a en effet acquis au fil de ces dernières années une tragique réputation de sanctuaire du djihadisme.


 


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