Une nouvelle « police environnementale » entrera en fonction le 13 juin
Une nouvelle « police environnementale » entrera en fonction officiellement à partir de ce mardi 13 juin 2017 : au programme des amendes allant de 300dt à 1 000dt. Est-ce pertinent et suffisant pour réformer les mentalités et les convertir à l’écologie ?
Annoncée depuis plusieurs mois voire années, la création de ce nouveau corps de police dépendant de la police municipale intervient après un retard « enregistré pour des raisons organisationnelles et logistiques ».
Initialement prévue pour le premier trimestre 2017, elle a été reportée par le ministère des affaires locales et de l’environnement de Riadh Mouakher afin d’assurer la formation nécessaire de 300 agents déployés, d’installer des conteneurs et d’équiper les voitures qui seront mis à leurs dispositions pour assurer leurs missions.
La mise en place de ce corps « se fera progressivement », d’après la direction des collectivités locales, dans 34 municipalités du Grand Tunis, 20 municipalités dans les chefs-lieux des gouvernorats et 20 autres municipalités à forte densité de population et à vocation touristique, soit dans un total de 74 municipalités du pays.
Manque d’infrastructures et de poubelles publiques
Officiellement, le gouvernement a décidé de créer la police environnementale « après l’aggravation des atteintes à l’environnement et la propagation des déchets et de la saleté dans tout le pays » depuis 2011. Les agents de la police de l’environnement sont habilités, conformément à la loi numéro 6 du 30 avril 2016, à relever les contraventions commises par ceux qui jettent les ordures en dehors des lieux qui leur sont réservés et ceux qui procèdent à l’incinération des ordures.
Cette loi prévoit une amende allant de 300 à 1 000dt (360 euros), en cas de violation des règles spécifiques d’hygiène et de propreté (article 10 de la loi). Cette amende doit être versée auprès de la recette des finances, dans un délai ne dépassant pas les 15 jours.
Conformément à cette loi, il est interdit de « déverser sauvagement des déchets assimilés aux ordures ménagères, issus des établissements, entreprises et locaux destinés à l’exercice d’activités commerciales, artisanales ou touristiques, ou leur dépôt dans des récipients non conformes aux normes fixées par la collectivité locale concernée ou dans des lieux qui ne leur sont pas réservés ».
Cependant des voix s’élèvent contre la logique à rebours consistant en la primauté du répressif sur l’installation de davantage de poubelles dans l’espace publique, à l’image des prospères pays du Golfe et l’Occident où des polices similaires existent.
S.S