Une charte d’éthique politique à l’étude

 Une charte d’éthique politique à l’étude


A l’heure où les affaires et autres règlements de compte se multiplient au sein de la classe politique, à 4 mois du coup d’envoi de la campagne électorale pour les législatives, le gouvernement Chahed tente de responsabiliser les uns et les autres autour d’un code de bonne conduite, sous forme de charte. Non contraignant, le texte a-t-il des chances d’aboutir, ou est-il condamné à être une énième tentative du genre ?


Au cours d’une réunion au palaus Dar Dhiafa à Carthage, le chef du gouvernement Youssef Chahed a ainsi chargé le ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l’Homme, Mohamed Fadhel Mahfoudh, nobélisé en 2015, ainsi que le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme, Abdel Basset Ben Hassan, de donner forme à son initiative relative à l’instauration d’une « charte d’éthique politique ».


Dans une déclaration aux médias à l’issue de la rencontre, Mahfoudh a indiqué que le chef du gouvernement avait plaidé pour « le lancement des consultations avec les partis politiques, les organisations de la société civile et les forces vive de la nation », afin de préparer une charte d’éthique politique qui prendrait la forme d’un code de conduite, de manière à mettre fin à la vague de violence qui marque le discours politiques et à apaiser la tension qui y règne actuellement.


 


Une approche participative


« De larges consultations seront menées avec le concours de l’Institut arabe des droits de l’homme en vue d’élaborer, de manière participative, la charte et de la signer dans les prochaines semaines », a indiqué le ministre. L’objectif, a-t-il dit, étant de doter les partis politiques d’un code de conduite définissant l’éthique et les obligations des candidats dans le cadre des prochaines échéances électorales.


Ben Hassan a quant à lui jugé « indispensable » de tomber d’accord sur une définition commune sur les règles de l’instauration d’un discours politique alternatif qui coupe avec toute forme d’extrémisme et de violence, conformément aux dispositions de la Constitution de 2014 et de celles de l’Etat de droit.


En marge d’un discours adressé le 17 avril dernier, Youssef Chahed avait annoncé le lancement de consultations avec les partis politiques et les organisations nationales en vue de développer une charte d’éthique politique « adoptée par toutes les composantes », soulignant que l’objectif de cette initiative est d’assurer la stabilité politique et de protéger les acquis démocratiques issus de la transition post révolution.


Au moment où éclatent un certain nombre d’affaires médiatisés telles que celle du député chef du bloc Nidaa Tounes, Sofiène Toubel, filmé en train de dilapider de l’argent liquide dans un cabaret égyptien pendant le ramadan, où la députée Leyla Hamrouni est accusée d'ivresse sur la voie publique, et où la chaîne privée Nessma TV promet des représailles après sa suspension jugée politique, un manifeste éthique apparaît comme un vœu pieux aux yeux de la plupart des observateurs de la tumultueuse scène politique tunisienne.