« Un tiers des Tunisiens sont obèses », selon une enquête sanitaire
19% des Tunisiens de plus de 15 ans souffrent de diabète, 36,4% d’entre eux d’hypertension artérielle et 5,1% de dépression, selon les résultats préliminaires de l’enquête « Tunisian Health Examination Survey », présentés ce weekend lors d’un séminaire national organisé à Gammarth. Les chiffres relatifs à l’obésité sont tout aussi alarmants.
L’étude a été réalisée selon Olfa Saidi, chef de projet de l’enquête, auprès d’un échantillon représentatif de 5250 ménages, répartis sur tout le territoire tunisien, en partenariat avec l’OMS, l’Institut national de la santé, laboratoire de recherches sur les maladies cardio-vasculaires, et l’office national de la famille et de la population.
Selon cette étude, 64,5% des tunisiens sont en surpoids (dont 72,4% sont des femmes) et 30% sont obèses, a souligné la ministre de la Santé Samira Marai Friaa, à l’ouverture du séminaire, ajoutant que 44,6% des citoyens souffrent d’une dyslipidémie : une concentration anormalement élevée ou diminuée de divers lipides (cholestérol, triglycérides, phospholipides ou acides gras libres) dans le sang.
Un tunisien sur deux est fumeur
La prévalence du tabagisme est en outre de 23.5% (45.5% chez les hommes et 2.7% chez les femmes) et un tiers de la population est anémique (29.2%) du fait d’une alimentation non équilibrée, a indiqué la ministre, affirmant que cette enquête est la première du genre dans la région arabe et la région de l’Est de la méditerranée.
Par ailleurs cette enquête dont l’objectif principal est d’analyser l’état de santé de la population tunisienne âgée de 15 ans et plus ainsi que le recours aux prestations de soins et la qualité de ces prestations, révèle un enregistrement de l’état civil perfectible, avec une sous déclaration des décès aux autorités locales de 0.8%. Dans 3.6% des cas l’inhumation est même réalisée sans certificat de décès.
Un autre indicateur reflétant l’équité de l’accès aux soins révèle que 16.3% des Tunisiens renoncent aux soins faute de moyens financiers.
La ministre a déclaré que ces résultats doivent inciter à accélérer la mise en place du « plan stratégique multisectoriel de lutte et de prévention des maladies non transmissibles » afin de réduire la vitesse d’augmentation des prévalences des différents facteurs de risque, et œuvrer à réduire les iniquités et disparités géographiques et socioéconomiques en matière de santé.
S.S
