Un responsable associatif ivoirien mortellement poignardé à Tunis
L’Association des Ivoiriens de Tunisie a annoncé l’assassinat de son président Falikou Coulibaly, survenu dans la nuit de dimanche à lundi. Selon les témoins, le responsable associatif a été pris à partie alors qu’il circulait dans son quartier de la Soukra, qui jouxte l’aéroport de Tunis. L’altercation a dégénéré lorsqu’un agresseur l’a poignardé mortellement.
« Des jeunes du quartier s’en sont pris à Falikou Coulibaly et son groupe d’amis », explique Rachid Guetta, ancien président de l’Association des étudiants et stagiaires africains (AESAT), l’une des principales organisations représentatives de la communauté subsaharienne. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a des agressions dans ce quartier où vivent beaucoup d’Ivoiriens », ajoute-t-il.
Sans pouvoir assurer que l’agression survenue hier est un crime raciste, il rappelle que « les noirs sont quotidiennement l’objet d’injures à caractère raciste ». Les agressions physiques sont également courantes. L’été dernier, un autre Ivoirien avait également été blessé par des jeunes de la Soukra. Une situation qui avait poussé les autorités à accélérer l’élaboration d’une loi criminalisant les discriminations raciales.
M. Coulibaly est décédé pendant son admission à l’hôpital Mongi Slim. Un rassemblement spontané s’est formé devant l’établissement dans la matinée lorsque l’information s’est répandue dans la communauté subsaharienne, dont il était l’un des porte-parole. L’attroupement s’est ensuite dirigé vers l’ambassade ivoirienne en guise de protestation contre les agressions xénophobes répétées. « Les responsables de l’AESAT vont se réunir dans la soirée pour décider des prochaines actions à mener », indique M. Guetta, qui siège au conseil consultatif de l’association.
Les autorités ont annoncé dans la journée de lundi avoir interpellé six personnes et saisie une arme suspectée d’être celle qui a porté les coups mortels à Falikou Coulibaly.
Rached Cherif
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