Un deuxième attentat-suicide à Tunis fait plusieurs blessés
Deux attentats kamikazes, quasi simultanés, ont été perpétrés en fin de matinée, ce jeudi 27 juin, à Tunis. Les deux ciblaient visiblement les forces de l'ordre. Encore provisoire, un premier bilan fait état d'au moins un policier mort, annonce le ministère tunisien de l'Intérieur. Récit.
Atmosphère de chaos dans les secondes qui ont suivi la première déflagration à Tunis
En cette heure de pointe, les passants que la police scientifique dépêchée sur place tente d’évacuer, refusent de partir, préférant entonner l’hymne national.
Ce que l’on sait
Quelques minutes auparavant, ce sont deux attaques coup sur coup qui ont secoué la capitale à quelques kilomètres d’intervalle. Un premier kamikaze s'est fait exploser près d'un pick-up de police stationné rue Charles de Gaulle, à quelques encablures de l’Avenue Habib-Bourguiba, très prisée des passants et des touristes, et déjà touchée fin octobre dernier par un attentat-suicide commis alors par une femme. C’est donc la 2ème fois en moins de 8 mois qu’un attentat a lieu à quelques dizaines de mètres du ministère de l’Intérieur.
Visiblement de confection artisanale, l’explosif qui a déchiqueté le corps du kamikaze a aussi été fatal pour un jeune agent de la police municipale dont on connait désormais l’identité : Mehdi Zammali, tombé en martyr.
Peu après, c’est un autre kamikaze a fait exploser sa charge près du siège du Pôle antiterroriste du quartier d'Al Gorjani, non loin du siège du gouvernement à la Kasbah. Un individu s'est fait exploser en face de la porte arrière du parking de la direction de la police judiciaire anti criminalité d'Al Gorjani. L'opération a fait quatre blessés parmi les policiers. Ils ont été transférés à l'hôpital.
« L’effet de simultanéité est censé produire un phénomène de panique »
Une année d'élections. Ces attaques surviennent à quatre mois des élections législatives prévues pour le mois de novembre. Le pays dot l’économie en cette saison estivale dépend largement du tourisme, avait pourtant relevé ses mesures de sécurité depuis une série d'attentats commis en 2015, dont l'attaque contre le musée du Bardo où 21 personnes ont été tuées, puis dans la station balnéaire de Sousse, qui a fait 38 morts.
Le mode opératoire des attentats d’aujourd’hui jeudi, en visant directement en premier lieu des policiers, renoue avec celui de l’attentat du 24 novembre 2015 à Tunis, Avenue Mohamed V, qui avait fait 13 morts : un attentat-suicide terroriste visant alors un bus de la garde présidentielle tunisienne, revendiqué par l'organisation terroriste État islamique.
En attendant la réaction du gouvernement Chahed, la présidence de la République a annoncé que le chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi a été victime dans la même matinée de jeudi d’un « grave malaise », le deuxième en une semaine, qui a nécessité son transport d’urgence à l’hôpital militaire de Tunis. Le spectre d’un report des élections est une crainte récurrente, désormais dans tous les esprits.
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