Vers une année 2015 record en matière d’aide européenne à la Tunisie
L’aide européenne directe à la Tunisie devrait atteindre 186 millions d’euros en 2015, selon une source à la Délégation de l’UE à Tunis. L’Europe augmente ainsi son enveloppe tunisienne de 10 % par rapport à 2014 (169 M€), déjà une année record. L’essentiel de ce soutien sert actuellement aux dépenses courantes de l’État.
Plus de 300 milliards de millimes par an
En 2013, le montant n’était –que– de 135 M€. Dès 2011, le montant a doublé par rapport à 2010. Le soutien européen à la transition s’est ensuite accru pour atteindre un total cumulé de 800 M€ fin 2015 (environ 1,7 milliard de dinars au cours actuel).
Sur ces montants, environ 60 % sont versés chaque année directement au budget de l’État pour contribuer à l’équilibre des comptes publics et donc essentiellement au paiement des salaires des fonctionnaires. Le reste sert à divers programmes pilotés par la Commission européenne, souvent en partenariat avec des associations tunisiennes ou installées en Tunisie.
Ainsi, entre 2011 et 2014, plus de 60 M€ ont par exemple servi à la réhabilitation de plusieurs quartiers populaires ; 40 M€ sont alloués aux programmes de réforme de la justice (PARJ1 et PARJ2). Les champs d’action sont relativement nombreux : appui à la réforme des médias, soutien à la société civile, mobilité des étudiants, aide d’urgence aux zones défavorisées, aide à la surveillance des frontières, etc.
Dons et prêts des pays membres de l’UE
En outre, ces montants, débloqués par la Commission européenne à Bruxelles et gérés par la Délégation de l’UE à Tunis, sont à dissocier des aides bilatérales et les crédits octroyés par les États membres. Ceux-ci – Allemagne, France, Italie, Suède et Royaume-Uni en tête – ont chacun leurs programmes de coopération mobilisant des dons et des crédits pour soutenir l’économie et la société civile tunisiennes.
Aide à laquelle s’ajoutent les lignes de crédit auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Banque européenne de reconstruction et développement (BERD) et des banques de développement des États membres : AFD (France) et KfW (Allemagne). Ce sont par exemple ces dernières qui portent le chantier du Réseau ferré rapide (RFR) de Tunis, la dépollution du lac de Bizerte (15 M€) ou encore la réhabilitation des établissements scolaires (20 M€).
Rached Cherif