« Tunisie 2045 » : quand les Européens demandent l’asile en Tunisie

 « Tunisie 2045 » : quand les Européens demandent l’asile en Tunisie

Tunisie 2045 inverse les rôles en montrant la détresse d’un Français et de sa fille demandant l’asile en Tunisie en 2045.


 


Dans le cadre de la 6e édition du Nikon Film Festival, Ted Hardy-Carnac propose d’inverser la situation entre les deux rives de la Méditerranée dans son film d’anticipation « Tunisie 2045 ». Le court-métrage en compétition montre en quelques dizaines de secondes un Français et sa fille fuyant l’Europe et demandant l’asile en Tunisie.


 


140 secondes, c’est la durée imposée par le règlement du festival. C’est peu, mais largement suffisant pour inviter le spectateur, européen notamment, à se poser des questions sur son attitude face à la détresse de l’autre.


Alors que l’afflux de demandeurs d’asile vers l’Europe a été au cœur de l’actualité et des débats tout au long de l’année 2015, le réalisateur propose d’inverser les rôles dans un futur pas si éloigné. Une façon de remettre en question le réflexe du repli sur soi adopté massivement sur le Vieux Continent.


Ted Hardy-Carnac rappelle dans une contribution publiée par LePlus du Nouvel Obs que « les contextes politiques et les situations personnelles peuvent toujours être bouleversés, et que le monde ne serait qu’une jungle aléatoire s’il n’y avait pas des gestes forts d’entraide et de solidarité, s’il n’y avait pas des gestes d’humanité ».


Le film s’achève justement sur un éventuel geste de solidarité de la part d’une fonctionnaire de l’immigration tunisienne, tiraillée entre son travail déshumanisé et la détresse d’un père de famille étranger.


Porté par des acteurs professionnels, aussi bien tunisiens qu’européens, le court-métrage atteint son objectif : pointer en quelques secondes le caractère inhumain de certaines politiques d’immigration actuelles.


Lien pour voir la vidéo : http://www.festivalnikon.fr/video/2015/1391


Rached Cherif