Trois Tunisiens condamnés à mort pour crimes terroristes
Trois Tunisiens ont été condamnés à la peine capitale pour avoir égorgé un policier alors qu'il rentrait chez lui dans la région de Zaghouan, a indiqué aujourd'hui mercredi le porte-parole du ministère public. Un quatrième Tunisien en fuite et âgé de 42 ans, a été condamné à 22 ans de prison ferme pour avoir "incité et aidé à commettre des crimes terroristes". La peine de mort est un verdict rarissime en Tunisie. Aucun condamné n'y a été exécuté depuis 1991.
Les quatre hommes "membres d'un groupe terroriste" ont été jugés mardi par le tribunal de première instance de Tunis pour le meurtre en janvier 2015 d'un policier dans la région d'El Fahs, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tunis.
Trois d'entre eux âgés de 21 à 26 ans ont été condamnés à la peine capitale pour "homicide volontaire avec préméditation". Ils ont aussi écopé de peines allant de 10 à 22 ans de prison pour "appartenance à un groupe terroriste et incitation à commettre des crimes terroristes".
Ils doivent en outre payer un dédommagement pour préjudice moral d'un montant de 20.000 dinars (environ 9.000 euros) aux parents de la victime, tuée à l'âge de 23 ans, et 25.000 dinars (environ 11.000 euros) à ses cinq frères et soeurs.
Après ce meurtre, le ministère de l'Intérieur avait émis une circulaire autorisant les agents de police à garder leur arme après le travail.
Depuis son indépendance en 1956, la Tunisie a procédé à 135 exécutions, pour l'essentiel sous la présidence de Habib Bourguiba (1957-1987). Le pays observe toutefois un moratoire sur les exécutions depuis 1991.
La nouvelle loi antiterroriste, adoptée en juillet dernier, a maintenu la peine de mort, mentionnée dans 17 articles, malgré les appels de plusieurs ONG nationales et internationales à son abolition.
Des dizaines de policiers et de militaires ont été tués par la mouvance jihadiste depuis 2011 en Tunisie. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué les trois attentats majeurs qui ont frappé le pays en 2015 et dans lesquels sont morts 59 touristes étrangers, un policier et 12 agents de la garde présidentielle.