Terrorisme : Un réseau de 43 suspects ciblés par une enquête
Diligentée par le parquet, une enquête se penche sur pas moins de 43 accusés dans l’affaire dite du terroriste Borhene Boulaabi : 12 sont en garde à vue, 5 en état de comparution et 26 en état de fuite, nous apprend le porte-parole du Pôle judiciaire antiterroriste Sofiene Selliti.
« Après la capture du dangereux élément Borhene Boulaabi le 6 janvier courant, la justice militaire s’est dessaisie de l’affaire pour le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, et le ministère public a autorisé de transférer le procès-verbal à l’unité nationale d’investigation des crimes terroristes à L’Aouina », a-t-il précisé.
La même source a ajouté qu’après enquête, une instruction a été ouverte à l’encontre de 43 accusés pour « assassinat, dégradation de biens publics et privés, aux ressources vitales et infrastructures publiques, intention de perpétrer et préparer un crime contre une personne ».
Ennemi public numéro 1
Le porte-parole a indiqué que le juge d’instruction du pôle a émis un mandat de dépôt contre Borhene Boulaabi (27 ans) « considéré comme l’un des plus dangereux leaders qui avait rejoint les groupes terroristes positionnés aux monts de Kasserine en 2013 et fait partie de la brigade des “soldats du Califat” affiliés à Daesh ».
« Les investigations ont également confirmé l’implication de cet élément dangereux dans plusieurs opérations terroristes dont une attaque contre une patrouille de l’armée nationale à Mghila le 7 avril 2015 ayant coûté la vie à 5 militaires et blessé 4 autres ainsi qu’une autre opération mortelle contre un militaire lors de l’opération de ratissage lancée le même mois ».
Selon Selliti, Borhene Boulaabi a pris part également à l’exécution par décapitation du berger Mabrouk Soltani en 2016 puis de son frère Khalifa Soltani en 2017 ainsi qu’à l’assassinat du soldat Said Ghozlani le 7 novembre 2016 et l’appropriation des denrées alimentaires des habitants qu’il terrorisait.
Des chiffres pas si surprenants
Activement recherché, le terroriste présumé faisait l’objet de 21 mandats de recherche émis par les unités de recherches dans les crimes terroristes et des mandats d’amener lancés par des magistrats du pôle de lutte anti-terroriste.
Boulaabi avait été capturé par des unités militaires après avoir été blessé au pied dans la récente embuscade tendue sur le mont Salloum, dans le gouvernorat de Kasserine, avait annoncé le ministère de la défense nationale dans un communiqué publié samedi 6 janvier, rappelle-t-on.
Un fusil d’assaut Kalachnikov type AK-47 et un chargeur muni de 20 cartouches ont été également saisis.
Le ministère avait indiqué que Borhène Boulaabi natif de 1991 à Kasserine, est « l’un des plus dangereux terroristes appartenant au groupe Jound Al Khilafa (soldats du Califat) » qui dirige la brigade de djebal Mghila, une montagne située au centre du pays entre le gouvernorat de Kasserine et Sidi Bouzid.
A titre de comparaison, les opérations terroristes majeures perpétrées en 2015 au Bardo et à Sousse, avaient respectivement mobilisé une trentaine et une vingtaine d’individus identifiés.
S.S