Terrorisme : La France va envoyer des équipes cynophiles et former des policiers tunisiens
La France va « renforcer » sa coopération antiterroriste avec la Tunisie en lui fournissant notamment une unité cynophile de détection d'explosifs et en formant des unités d'intervention, a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Cibler la démocratie
La Tunisie est « devenue une cible » pour les terroristes « car (elle) a réussi sa transition démocratique (…), cet espoir doit continuer de vivre », a déclaré le ministre à l'issue d'une rencontre à Paris avec son homologue tunisien Najem Gharsalli. « La coopération progresse », elle doit « s'accélérer » et « s'intensifiera », a affirmé le ministre qui a signé ce mercredi à cet égard une « lettre d'intention » avec M. Gharsalli.
Dès septembre, a promis M. Cazeneuve, une unité cynophile détectant les explosifs sera mise à disposition de la Tunisie par la France afin « d'accentuer » la lutte contre le déminage. Des unités d'intervention tunisiennes seront également formées par les policiers et gendarmes d'élite français. M. Cazeneuve a fait part de la « détermination sans faille » de la France pour « renforcer » la coopération. Un « impératif politique », mais aussi « sécuritaire », car la Tunisie est « proche de nos frontières », a-t-il fait valoir.
« Les mêmes ennemis et les mêmes objectifs »
« Mon pays est devenu démocratique » et est « menacé » par le terrorisme, a déclaré M. Gharsalli. « Nous sommes déterminés à défendre les mêmes valeurs (…) avec nos alliés européens et américains. Nous avons les mêmes ennemis et les mêmes objectifs », a-t-il ajouté, en affirmant vouloir « bâtir une nouvelle phase de coopération » avec la France.
La Tunisie fait face depuis la révolution de 2011 à un essor de la mouvance djihadiste, qui a tué plusieurs dizaines de militaires et de policiers depuis fin 2012. La menace terroriste est à son maximum dans le pays depuis les attaques meurtrières de Sousse (38 touristes tués) le mois dernier et du musée du Bardo à Tunis (22 morts, dont 21 touristes) en mars, revendiquées par le groupe État islamique.
Rached Cherif
(Avec AFP)