Taubira à Tunis, une visite placée sous le signe de la lutte antiterroriste

 Taubira à Tunis, une visite placée sous le signe de la lutte antiterroriste

Christiane Taubira reçue par Béji Caïd Essebsi vendredi 18 septembre 2015


Elle est l’une des ministres françaises les plus populaires en Tunisie. Christiane Taubira, ministre française de la justice, effectue une visite en Tunisie les 17 et 18 septembre 2015. Elle a été notamment reçue par le président Essebsi puis par son homologue tunisien, Mohammed Salah Ben Aïssa, avec lequel il a été question de lutte contre le terrorisme et de coopération judiciaire entre les deux pays.




 


La garde des Sceaux se rend aujourd’hui au musée du Bardo où elle déposera une gerbe en hommage aux victimes du 18 mars dernier (21 victimes dont des Français), en guise d’étape finale symbolique de sa visite.


Avant cela, une source à l’ambassade de France indique qu’au programme de cette matinée figurait un petit déjeuner à la résidence de France avec les représentants des instances constitutionnelles dont l’IVD via Khaled Krichi, l’ISIE et la HAICA, suivi d’une rencontre informelle avec des femmes actives dans la société civile et sur la scène politique tunisiennes.


Les ministres français et tunisien de la Justice ont exprimé jeudi à Tunis « la volonté de resserrer leur coopération dans le cadre de la lutte antiterroriste, évoquant l'échange de programmes visant à contrer la propagande des organisations jihadistes », a surtout retenu l’AFP.


 


« Notre coopération juridique et judiciaire est de grande qualité mais nous avons le souci de l'améliorer encore, c'est le sens de ma visite », a déclaré à la presse Christiane Taubira, à la sortie du ministère de la Justice à Bab Bnet.


Concrètement, les deux responsables ont acté, via la signature d'un "arrangement administratif", la création d'un groupe de travail qui doit permettre le suivi continu de cette coopération, et « l’adapter aux nouveaux défis régionaux » dont la lutte contre le terrorisme, « ce terrorisme qui n'a pas de frontières et dispose de plus en plus de moyens logistiques et financiers », affirme Taubira.


Au programme, des « technologies modernes » seront implémentées seront la ministre, ainsi que la création d'un poste de magistrat de liaison tunisien à Paris en sus de celui que la France compte déjà un à Tunis depuis les évènements de la révolution, chargé quant à lui davantage de la question des biens mal acquis de l’ancien régime.


Mesure phare au menu de cette visite, l'échange de programmes d’un genre nouveau visant à « désendoctriner les jeunes qui se laissent prendre par des discours », notamment à leur retour potentiel du Levant.


Une phrase du ministre tunisien de la Justice a fait réagir les réseaux sociaux, celle sur : « la nécessité d'une coopération beaucoup plus serrée, plus approfondie face au terrorisme. J'ai l'espoir que nous bénéficierons de l'expérience française à tous les niveaux ». Elle n’est pas sans rappeler une déclaration du même type de Michèle Alliot-Marie, qui fin 2010 avait proposé « le savoir-faire français » à l’ancien régime, quoique Christiane Taubira représente cette fois un gouvernement socialiste.


La Tunisie et la France sont parmi les pays les plus touchés par l'enrôlement de ressortissants dans des organisations jihadistes, respectivement en première et cinquième positions des fournisseurs de combattants.


 


S.S