Tunisie. Spéculation en hausse durant le ramadan : des milliers d’infractions sanctionnées

Comme chaque année, le mois du ramadan synonyme de consumérisme effréné constitue également une période propice à toutes sortes de fraudes et de dépassements commerciaux. Le ministère de tutelle a annoncé ce jeudi 27 mars avoir sévi avec fermeté.
Ainsi le ministère du Commerce et du Développement des Exportations vient de publier ce matin un communiqué faisant état des résultats de l’activité de contrôle économique correspondant à la période du 1er au 26 du mois de Ramadan 2025. Dans le détail, les données révèlent des chiffres record, et ce malgré les mises en garde répétées du président de la République, Kais Saïed, qui a fait de cette thématique anti spéculation tarifaire l’un de ses principaux leitmotivs discursifs.
Grâce à une consolidation de ses effectifs, le département du Commerce se félicite d’abord d’avoir effectué 94 445 visites de contrôle, soit une ostensible progression d’environ 3% par rapport à la même période du ramadan 2024, où il n’en avait effectué que 91 596.
Des tentations monopolistiques encore fréquentes
Premier enseignement, le nombre d’enfreintes à la loi a atteint 16 757 infractions économiques, avec une augmentation d’environ 11,6 % par rapport à la même période du Ramadan 2024 (15 020 infractions). Des infractions se déclinent et se répartissent comme suit :
5 071 infractions pour dépassements de prix et pratiques monopolistiques, 8 932 infractions pour manque de transparence dans les transactions, 161 infractions pour manipulation des subventions, et 2 593 infractions dans le domaine de la qualité et de la météorologie ainsi que divers autres domaines.
7 942 infractions concernant enfin les produits agricoles et de la mer frais, 5 276 infractions dans les produits alimentaires généraux, 1 940 infractions dans les boulangeries, restaurants et cafés souvent épinglés pour vente forcée via des formules ramadanesques, et 1 599 infractions dans divers produits industriels.
Depuis 2024, l’objectif affiché par l’exécutif est d’assurer la stabilité de l’approvisionnement alimentaire, en luttant contre la monopolisation, et les hausses arbitraires des prix. Sous la supervision de la direction de la Concurrence et des Études économiques, il s’agit de « contrôler étroitement les pratiques de stockage monopolistiques et à réguler le transport pour maintenir une offre équilibrée sur le marché ». Pendant le mois saint, des équipes de surveillance seront déployées dans les marchés, en collaboration avec les autorités locales.
Celles-ci accorderont une attention particulière aux produits agricoles, à la pêche et aux denrées alimentaires subventionnées en amont, puis élargissent leur champ d’action pour inclure d’autres secteurs susceptibles d’être impactés par les changements de comportement de consommation en cette période exigeante pour les bourses des ménages tunisiens.
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