Tunisie. Spectaculaire arrestation de l’avocate Sonia Dahmani
Des forces de l’ordre cagoulées ont pris d’assaut dans la soirée du 11 mai 2024 les locaux de la Maison de l’avocat au centre-ville de Tunis, un sanctuaire jamais foulé à ce jour par la police, où s’était réfugiée l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, arrêtée de manière musclée après avoir fait l’objet d’un mandat d’amener hier 10 mai, pour avoir simplement déclaré que « la Tunisie est un pays où il ne fait pas bon vivre ».
L’opération de police effectuée par des policiers en civil a été documentée par l’activiste Asrar Ben Jouira bousculée sur les lieux. Une quarantaine de policiers se sont introduits dans un premier temps à l’intérieur des locaux de l’Ordre des avocats afin d’embarquer Sonia Dahmani. « Une démonstration de force que l’on n’a même pas vue avec certains terroristes », se sont indignés des témoins, dont certains ont été pris d’évanouissements, tandis que des confrères de l’avocate tentaient de s’interposer, en vain.
Un second groupe est revenu à la charge au même endroit afin de confisquer aux journalistes leurs équipements. Lors de ce second assaut, les policiers ont arraché le matériel de la chaîne France 24 qui filmait la scène sur place, et brièvement embarqué le caméraman Hamdi Tlili, libéré après quelques environ une heure, mais dont le matériel photo et vidéo a été endommagé.
Mardi, lors d’une émission de télévision, Sonia Dahmani a lancé d’une façon ironique « de quel pays extraordinaire parle-t-on? », en réponse à un autre chroniqueur qui venait d’affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, cherchaient à s’installer en Tunisie.
L’Ordre des avocats a promis un point presse et des représailles, rappelant qu’historiquement les avocats furent à l’avant-garde des évènement de la révolution de 2011 en Tunisie. Nous y reviendrons.