Slim Chiboub, premier homme d’affaires à bénéficier de l’arbitrage de l’IVD

 Slim Chiboub, premier homme d’affaires à bénéficier de l’arbitrage de l’IVD


Une séance de travail s’est tenue ce matin jeudi 5 mai 2016 entre la commission Arbitrage et réconciliation relevant de l’Instance Vérité & Dignité, et le chargé du contentieux de l’Etat Kamel Hedhili, portant sur l’accord de principe entre deux parties : l’Etat et le gendre du président déchu Slim Chiboub. Il s’agit d’une première : prévu par la loi 53-2013 sur la justice transitionnelle, le mécanisme d’arbitrage devient aujourd’hui effectif. Décryptage.




 


C’est donc l’Etat tunisien qui accepte de donner suite en l’occurrence à une demande d’arbitrage et de réconciliation de Slim Chiboub faite dans le cadre de l’IVD, l’Etat étant ici victime de corruption financière présumée, et de détournement des fonds publics. Deux des chefs d’inculpation parmi douze affaires encore en justice contre l’intéressé. Toutes sont cependant suspendues en vertu de la loi 53, à partir du moment où le demandeur d’arbitrage saisit l’IVD.


Après avoir passé 14 mois en prison suite à son retour en Tunisie, Chiboub a déclaré aujourd’hui vouloir « redevenir un citoyen ordinaire » et qu’il désirait « faire face aux Tunisiens lorsqu’il se déplace sur la voie publique et dans les quartiers populaires » où il jouit encore d’une certaine popularité, fort de son statut d’ancien dirigeant de l’Espérance sportive de Tunis.


 


Nul besoin de processus parallèle


Plusieurs séances auront donc lieu à compter d’aujourd’hui en vue d’arriver à un terrain d’entente permettant un accord d’arbitrage définitif qui permettra in fine de restaurer les fonds présumés spoliés aux caisses de l’Etat.


Le vice-président de l’IVD Khaled Krichi a salué « le courage de Slim Chiboub et sa confiance en le processus de justice transitionnelle ». La démarche devrait pousser d’autres hommes d’affaires à saisir l’IVD afin de bénéficier de ce même mécanisme qui à terme est potentiellement à-même de parvenir à une réconciliation nationale réelle, conforme aux standards internationaux en la matière.  


 


S.S