Sfax, première étape du déploiement de l’IVD en région

 Sfax, première étape du déploiement de l’IVD en région

Crédits photo Seif Soudani / LCDA


Moment important de la vie de l’Instance Vérité & Dignité, l’ouverture de ses quatre premiers bureaux en région est censée accélérer dans un premier temps les dépôts de dossiers des plaignants aux quatre coins du pays. Deuxième ville du pays, Sfax est aussi la deuxième ville en termes de nombre de dossiers déposés auprès de l’IVD.




 


Par ordre chronologique, trois autres bureaux régionaux suivront : Sidi Bouzid et Kasserine vendredi, et Gafsa samedi. Deux femmes ont été retenues pour présider respectivement ces deux derniers bureaux : Leila Rabhi et Houda Alimi.


A Sfax, c’est l’ancien colonel de l’armée de terre Hédi Kolsi, président du bureau, qui accueillait jeudi matin l’importante affluence d’officiels et de simples citoyens et victimes à la cérémonie d’inauguration, venus aussi s’enquérir des modalités de travail de l’Instance. « Je fonde beaucoup d’attentes en cette institution, mon dernier recours pour recouvrir mes droits », a affirmé Leila, la toute première déposante qui n’a pas attendu le lendemain pour enregistrer sa requête.  


Victime de l’opération d’épuration de l’armée dite de Barraket Essehel, le choix du colonel Kolsi revêt une dimension symbolique toute particulière en cette région un temps sinistrée, qui a fait les frais des politiques de développement de l’ex dictature favorisant les villes du Sahel. « Je fus contraint de quitter l’armée au début des années 90 », aime à rappeler Hédi Kolsi à ceux qui le félicitent sur le ton de la plaisanterie pour sa rigueur.


Au-delà de la proximité, les bureaux régionaux emploieront à terme entre six et dix personnes au total par bureau, dont le personnel de psychologues et de sociologues nécessaires à l’accompagnement des victimes lors des séances d’audition individuelles qui pourront donc bientôt se faire ailleurs qu’au siège de Montplaisir pour le reste du mandat de l’Instance.


 


« La justice transitionnelle en ligne de mire »


A titre de comparaison, la commission vérité marocaine avait reçu un total de 20 mille dossiers en 2005, soit moins que ce que les observateurs prédisent comme nombre total final en Tunisie, pour une population trois fois moindre.


Menacée par le précipité projet de loi de réconciliation économique, l’IVD est en passe d’engranger une importante victoire indirecte via la levée de boucliers de la société civile qui connaitre son apogée ce samedi 12 septembre, avec une grande marche nationale anti loi dans la capitale.


S.S