Selon un sondage de l’ISTIS, la lutte contre la corruption est une priorité pour 97,3% des Tunisiens
Commandée par l’Instance Vérité & Dignité au Programme des Nations Unies pour le Développement, et réalisée par l’Institut de Sondage et de Traitement de L’information Statistique, une enquête dont les résultats ont été annoncés vendredi 31 révèle que les Tunisiens sont unanimes s’agissant de faire de la lutte anti-corruption une priorité et que, pour ce faire, ils font plutôt confiance à l’IVD.
L’enquête se base sur un échantillon relativement important de 3547 Tunisiens de plus de 18 ans, représentatifs des milieux urbains et ruraux. Premier enseignement, la pertinence des sondés lorsqu’ils sont interrogés sur leurs attentes en matière de justice transitionnelle : 76,8% d’entre eux attendent en effet d’abord que la lumière soit faite sur la Vérité des exactions du passé, un mandat au cœur de la mission de l’Instance Vérité et Dignité, contre 36,3% qui en attendent une forme de réparation. Du moins cela concerne les deux tiers des Tunisiens qui disent avoir déjà entendu parler de la justice transitionnelle.
Au moment où la polémique fait rage autour du projet de loi présidentiel de réconciliation économique, et où de plus en plus de voix à gauche font valoir leur indignation, l’enquête révèle que seulement 8,8% des sondés sont pour une amnistie des auteurs d’exactions sous l’ancien régime, contre 86,3% qui sont favorables à des poursuites judiciaires à leur encontre.
70,5% ne savent pas en revanche qu’une Commission arbitrage et conciliation existe au sein de l’IVD, une des six commissions de l’Instance, chargée de se pencher sur les crimes et délits économiques et financiers. Présidée par Khaled Krichi, cette commission a déjà reçu 250 dossiers requérant l'arbitrage.
Les institutions financières arrivent par ailleurs en deuxième position des organismes dont "la réforme institutionnelle est prioritaire" pour les Tunisiens, juste après l’administration et devant les institutions sécuritaires, selon la même enquête.
Seuls 13,2% des sondés jugent enfin que les efforts réalisés par l’Etat pour combattre la corruption sont satisfaisants, et 67,2% font confiance à l’IVD pour mener à bien son mandat. Ce qui tend à confirmer que l’Instance a davantage un déficit en termes d’image auprès de certaines élites qu’auprès du reste de la population.
Vendredi, l'UPR a réitéré via le secrétaire général du parti son idée de soumettre le projet présidentiel de réconciliation économique à un référendum populaire.
S.S