Seif Al-Islam Kadhafi tient une conférence de presse à Tunis

 Seif Al-Islam Kadhafi tient une conférence de presse à Tunis


Le fils aîné de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, organise aujourd’hui lundi 19 mars une conférence de presse en Tunisie afin d’annoncer une série de mesures censées aider à une sortie de crise en Libye.


Après avoir entretenu le flou pendant quelques jours sur la présence physique du fils Kadhafi, c’est finalement Aymen Bouras, chargé du programme politique de Seif Al Islam et de son parti le « Front populaire libyen », qui exposait ce matin « une série de mesures auxquelles s’engage le chef du parti pour sortir la Libye de la crise ».


Libéré pour rappel en juin 2017, Seif Al-Islam Kadhafi (45 ans) profitait de cette occasion pour réitérer de manière officielle et décidément décomplexée sa candidature à la présidence de la Libye, comme l’avait déjà annoncé un porte-parole de la famille Kadhafi l’an dernier. Une candidature qui ne sera pas a priori invalidée en l’absence de loi d’exclusion politique.


Prudentes, les autorités tunisiennes n’ont visiblement pas autorisé une apparition même discrète de Seif Al-Islam en personne, avec ce que cela eût impliqué comme risques sécuritaires à Tunis où l’ambassade libyenne, Avenue Mohamed V, est toujours ornée du drapeau de la révolution libyenne.   


 


Un discours consensuel et nostalgique


L’avocat du fils Kadhafi, Me Khaled Ghouil, était également présent lors de cette conférence qui a fait salle comble, pour annoncer que l’objectif de Seif Al-Islam est de « rétablir la paix à nouveau la Libye » via un programme de « vastes réformes ». Une gageure pour le moins populiste lorsque l’on connait la complexité du conflit et la multiplicité des forces en présence dans la Libye voisine.


Pragmatique cependant sur le plan judiciaire, Me Ghouil a profité de l’évènement pour préciser qu’il ne sera pas nécessaire selon lui de faire juger son client par des tribunaux internationaux, au nom du principe universel de l’autorité de la chose jugée, étant donné que ce dernier a d’ores et déjà purgé sa peine en Libye.


Une façon de rassurer l’éventuel électorat libyen ainsi que les interlocuteurs internationaux sur la pérennité d’un candidat qui se veut désormais crédible, là où la plupart des observateurs qualifiaient la candidature en question de fantaisiste il y a encore quelques mois.   


C’est avant le 30 septembre 2018 que devront être tenues les prochaines élections présidentielles et législatives en Libye, selon Imad Al-Sayeh président de la Commission électorale libyenne.


En se présentant à ce scrutin, Seif Al-Islam, qui a subit une amputation d’une partie des doigts de la main droite des suites d’actes de torture par des groupes rebelles en 2011, compte bien faire valoir une logique tribaliste qui prévaut toujours dans de larges pans du pays pour espérer peser dans les urnes.


 


Seif Soudani