Retour à un calme précaire en région

 Retour à un calme précaire en région

Le gouvernorat de la Manouba


De nombreuses régions ont été secouées par des émeutes et des manifestations tout au long des journées de mardi et mercredi 25 et 26 décembre, dont Jbéniana à Sfax, Ennour et Ezzouhour à Kasserine, Meknassi à Sidi Bouzid, et Tebourba dans le gouvernorat de la Manouba. Récit.



L'activiste Najib Dziri, l'un des instigateurs du mouvement des « Gilets rouges », explique ce qui constitue selon lui le fondement des révoltes en cours en Tunisie


 


Un retour au calme précaire a été enregistré dans la matinée du mercredi 26 décembre selon des autorités locales qui se veulent rassurantes en cette séquence de fin décembre – mi-janvier traditionnellement agitée en Tunisie, que certains sociologues expliquent par le fait que le froid vient attiser le sentiment d’injustice sociale, en sus des commémorations de la révolution de 2011 toujours dans tous les esprits.


A Sidi Bouzid, épicentre des révoltes de 2011, des jeunes ont bloqué la route principale reliant la ville de Meknassi, pour protester contre un chômage persistant. 27 arrestations ont eu lieu suite aux heurts qui ont émaillé le blocage des routes par des pneus brûlés et des jets de pierres contre les agents des forces de l’ordre également à Kasserine et dans la Manouba.


Hier soir mardi, une vidéo virale a circulé dans les réseaux sociaux montrant des manifestants, Avenue Bourguiba à Tunis, scandant des slogans pour « faire chuter le régime » et en solidarité avec la région sinistrée de Kasserine, ce qui a créé la confusion sur l’identité des manifestants en question que d’aucuns ont cru être des habitants de Kasserine ayant fait le déplacement.


Le ministère de l’Intérieur a précisé que la marche en question avait été « aussi brève que pacifique », organisée en réalité par les anciens de l’Union Générale des Etudiants en Tunisie (UGET). Des manifestants sont partis sans enregistrer d’altercations avec les forces de l’ordre.


 


La contagion touche la périphérie de la capitale


Les forces de l’ordre ont cependant arrêté 5 individus dans la région de Tebourba, gouvernorat de la Manouba, limitrophe avec Tunis, suite aux affrontements qui ont eu lieu dans la même soirée de mardi, rapporte Sofiene Zaag, porte-parole du ministère. Ces protestations nocturnes ont été menées par un groupe de jeunes, « pour la plupart des adolescents », ont éclaté ce mardi en début de soirée à l'entrée ouest de Tebourba, rapporte une source sécuritaire.


Les jeunes ont incendié des pneus dans cet axe routier principal menant à la localité de Chouigui causant ainsi une interruption de la circulation au milieu d'un important dispositif sécuritaire pour protéger les établissements publics et les locaux commerciaux dont les propriétaires ont vite fait de cadenasser avant de rentrer chez eux plus tôt que d’ordinaire.


Les manifestants ont pris également pour cible le train à coup de pierres, détruisant ses vitres ainsi que les barrières du passage à niveau à proximité des quartiers Annasim (Argoub), provoquant un état de panique parmi les passagers, indique-t-on de même source.  


Chaque hiver en Tunisie, certains tentent de recréer les dynamiques ayant résulté en la révolution de 2011, même si l’on sait aujourd’hui qu’il s’agissait d’un mouvement de révolte qui avait pris de court la majorité des acteurs politiques et sociaux. En cette année 2018, ces mimétismes sont encore plus prévisibles voire maladroits, notamment à travers le mouvement encore embryonnaire nommé « Basta », dont les partisans ont publié hier soir une mise en scène censée mimer une célèbre vidéo nocturne de l’avocat Abdennaceur Laouini en marge des évènements de janvier 2011.


  


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