Retirée de la liste noire des paradis fiscaux, la Tunisie passe en « zone grise »
La Tunisie vient d’être rayée officiellement de la liste noire des paradis fiscaux, suite de la réunion tenue dans la matinée de ce mardi 23 janvier 2018 à Bruxelles par les ministres européens des Finances. Une décision qui avait été anticipée par le commissaire européen aux affaires économiques et à la fiscalité, Pierre Moscovici, pour qui la Tunisie « n’avait clairement pas sa place parmi les paradis fiscaux ».
Ce dernier a déclaré qu’« une petite dizaine de pays tiers inscrits sur la liste noire ont adressé des engagements supplémentaires ».
Délestée de huit pays, la liste noire n'en comporterait plus que neuf : Bahreïn, Guam, les Îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie ainsi que Trinidad et Tobago.
Les efforts de lobbying des officiels tunisiens ont donc fini par payer. Mais ce retrait est cependant déjà critiqué par certaines ONG anticorruption. Ainsi une experte de l'ONG Oxfam, Aurore Chardonnet, a critiqué la décision à venir : "c'est une tendance inquiétante, juste un mois après avoir adopté la liste, ils enlèvent des pays". "Ils affaiblissent la crédibilité de la liste… qui est en train de se vider", a-t-elle déploré.
Au nom du principe de transparence, chaque pays retiré de la liste noire devra prochainement publier la lettre de ses engagements auprès de l'Union Européenne.
S.S