Reprise des négociations sociales dans le secteur public

 Reprise des négociations sociales dans le secteur public

Pour les internautes


Au point mort depuis plusieurs mois, les négociations sociales dans le secteur public et la fonction publique doivent reprendre demain vendredi 19 octobre au Palais du gouvernement à la Kasbah, annonce aujourd’hui jeudi l’UGTT. L’enjeu de l’exécution ou non de la grève générale sera dans tous les esprits. 


L’annonce intervient dans le cadre de la commission dite « 5+5 », via le secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Nouredine Taboubi, dans un contexte politique particulièrement tendu où le chef du gouvernement Youssef Chahed tente d’éviter deux grèves générales, un front social qui viendrait s’ajouter au front politique de sa guerre fratricide au sein de Nidaa Tounes.


Lors d’une réunion générale tenue jeudi au siège de la manufacture des Tabacs de Kairouan, le responsable syndical a indiqué qu’un accord a été trouvé, hier mercredi, avec Chahed afin de reprendre les négociations.


Déficitaire à hauteur de 40 millions de dinars et concurrencée par l'import, l’usine de cigarettes qui servait de cadre à cette réunion syndicale revêt une symbolique particulière, au moment où de plus en plus de voix s’élèvent pour faire fermer l’usine considérée notamment par Afek Tounes, ex alliée du gouvernement, comme une obsolescence absurde, l’Etat n’ayant plus à fabriquer le tabac qu’il taxe par ailleurs fortement.  


« La grève n’est pas une fin en soi », explique désormais Taboubi, plus conciliant à la veille de la reprise des négociations, arguant que l’unique objectif de la centrale syndicale est de trouver les solutions adéquates pour ses affiliés.


Agitant cependant cette épée de Damoclès, le même Taboubi, fin tacticien, affirme que la grève générale aura lieu le 24 octobre comme prévu si aucun accord ne sera trouvé, ajoutant qu’un préavis de grève sera publié ultérieurement dans la fonction publique pour le 22 novembre prochain.


 


« Une ligne rouge »


Par ailleurs, Taboubi a dénoncé « la campagne de dénigrement » dont fait selon lui l’objet le secteur public et les tentatives visant à amener à la cession des institutions publiques. Le chiffre de 650 mille fonctionnaires est en effet souvent évoqué sur les plateaux TV comme étant la source de tous les maux du pays depuis qu’il a augmenté de façon exponentielle à partir de la révolution de 2011.


Le secteur public « demeure une ligne rouge », a par conséquent averti Taboubi, tout en se félicitant du fait que la centrale syndicale « restera toujours un rempart devant toutes les tentatives de cession des institutions publiques », à l’aune des rumeurs de tentations de cession par l’Etat de la STEG.


S’agissant enfin de la question des retraités, Taboubi a fait savoir que son organisation ne lésinera sur aucun moyen pour défendre les droits de cette catégorie des seniors qui « doit bénéficier d’une pension confortable » pour faire face à l’inflation galopante et la dégradation du pouvoir d’achat qui a connu une baisse de plus de 45% en 7 ans.


« Si rien n'est fait pour contrer la hausse des prix, attendez-vous bientôt à une révolte des ventres creux », a lancé le numéro 1 de l'UGTT, décidément menaçant.