Regain de tensions autour des mosquées jugées radicales

 Regain de tensions autour des mosquées jugées radicales


Sfax – Pour le deuxième vendredi consécutif, la prière du vendredi a dû être annulée en marge de tensions entre autorités et partisans de l’imam Ridha Jaouadi, récemment limogé par le ministère de tutelle. Des centaines de fidèles ont protesté le 23 octobre contre la désignation d’un nouvel imam à la tête de la prestigieuse mosquée Sidi Lakhmi de Sfax, deuxième ville du pays où l’ultra conservatisme a le vent en poupe.




 


Les protestataires se sont interposé vendredi à la mi-journée, empêchant le nouvel imam de la mosquée, Mimoun Karray, de procéder à son prêche, ce qui a entrainé l’annulation de la tenue de la prière du vendredi dont l’horaire était dépassé.  


Une source sécuritaire a indiqué que les forces de l’ordre, massivement déployées aux abords de la mosquée, ont arrêté plusieurs manifestants et saisi « quatre couteaux dissimulés sous les tapis de prière… ».


La veille, comme par anticipation, citant un verset du Coran, le ministère des Affaires religieuses avait publié sur son site officiel un communiqué dans lequel il a rappelé que « tout acte visant à perturber le déroulement de la prière du vendredi, sera considéré comme contraire à la loi, sanctionné de prison ou de pénalités conformément aux articles du code pénal et de la réglementation des mosquées ».


 


La crise se politise


La semaine dernière, le ministère des affaires religieuses avait confirmé la révocation de l’Imam Ridha Jaouadi, ancien Imam prédicateur de la mosquée Lakhmi, qui pourrait néanmoins être réintégré en cas de gain de cause auprès du tribunal administratif.


En attendant, de hauts dignitaires d’Ennahdha ont affirmé avoir fermement manifesté leur mécontentement auprès du parti majoritaire Nidaa Tounes, soupçonné de faire pression sur le gouvernement Essid pour engager cette série de fermetures de ce qui est considéré comme les derniers grands bastions du fondamentalisme islamique, au lendemain de l’attentat de Sousse.


A Msaken, les autorités avaient également démis de ses fonctions l’imam wahhabite Béchir Belhassen, défiant la popularité similaire dont il jouit dans la région.


De plus en plus décrié par les milieux conservateurs, le ministre des Affaires religieuses Othman Battikh, qui avait déjà officié en tant que mufti sous le régime de Ben Ali, a cité dans un récent discours un pseudo verset non existant dans le Coran, s’indignait jeudi une association coranique.


Pour sa défense, les proches du ministre dénoncent les prêches jugés puritanistes de Jaouadi, qui qualifie notamment de pécher la présence d’un père et de sa fille dans une même pièce, et est accusé d’avoir appelé au djihad en Syrie lors de l’éclatement du conflit syrien en 2011.


 


S.S