Qui est Nabil Ammar, pressenti comme futur ambassadeur à Paris ?

 Qui est Nabil Ammar, pressenti comme futur ambassadeur à Paris ?

Nabil Ammar


Diplomate de carrière, Nabil Ammar serait fortement pressenti pour être le prochain ambassadeur de Tunisie en France, ce qui comblerait une vacance de ce poste hautement stratégique qui dure depuis novembre 2019. Portrait.



Interview de Nabil Ammar en 2018 à Rabat, notamment à propos de la question migratoire


 


C’est en tout cas ce que croit savoir Maghreb Confidentiel, une information que nous avons pu recouper par d’autres sources aujourd’hui au ministère des Affaires étrangères.


Le président de la République Kais Saïed ne semble en tout cas pas pressé pour désigner un successeur à Abdelaziz Rassâa, qu’il avait lui-même limogé dès novembre 2019, essentiellement en raison de sa proximité avec l'ex-chef de l'Etat, feu Béji Caïd Essebsi. Une double éviction assortie à l’époque de celle du consul général Ali Chaâlali, pour les mêmes raisons, ce qui annonçait une nouvelle ère dans la hautement stratégique mission diplomatique tunisienne en France.


Sans liens particuliers avec le nouveau pouvoir pour autant, Nabil Ammar fut ambassadeur à Oslo, puis à Londres de 2012 à 2017, un mandat plus que délicat durant lequel il s’est notamment fait remarquer lorsqu’il eût à gérer les fortes tensions avec le Royaume-Uni au lendemain de l'attentat terroriste meurtrier perpétré contre plusieurs plages d’hôtels à Sousse en juin 2015, dont 30 des 39 victimes étaient de nationalité britannique.


C’est durant cette période que Nabil Ammar, parfaitement anglophone, s’est démené sur les plateaux TV, dont celui de CNN ici, pour vanter la légitimité du prix Nobel de la Paix obtenu par le quartet tunisien la même année, tout en continuant de promouvoir la destination Tunisie. Ce qui lui vaut le titre d’ « ambassadeur exemplaire », titre alors Wepostmag.  


Deux ans plus tard, il intègre la Direction générale pour l'Union européenne du ministère des Affaires étrangères en Tunisie, où il pilote les affaires politiques, économiques et de coopération avec l’UE (vidéo ci-dessus).  


Si l’information se concrétise dans les tous prochains jours, Nabil Ammar aura ainsi pour difficile tâche le réchauffement des relations avec la France, dégradées depuis 2011 et surtout avec la recrudescence des sentiments nationalistes, anti français, et souverainistes en Tunisie précisément en marge des dernières élections qui ont vu l’avènement du très arabophile Kais Saïed au pouvoir. Le 4 mars dernier, l’ONG internationale Crisis Group consacrait d’ailleurs son rapport à cette vague qu’elle qualifie de populiste, un rapport titré : « Tunisie : éviter les surenchères populistes ».


Si Carthage a tant hésité avant de jeter son dévolu a priori sur cette figure expérimentée, c’est aussi parce que l’intéressé devra s’atteler aux préparatifs du cinquantenaire de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui se tient cette année en décembre à Tunis.


 


>>Lire aussi : Tunisie. "Fin de mission" pour l’ambassadeur et le consul général de Tunisie à Paris