6 policiers inculpés suite aux négligences en lien avec l’attentat de Sousse

 6 policiers inculpés suite aux négligences en lien avec l’attentat de Sousse

Selma Elloumi


Une enquête autour de l’attentat survenu le 26 juin 2015, sur une plage de Kantaoui (Sousse), révèle plusieurs manquements de la police tunisienne qui apparaît comme mal préparée à ce type d’attaque, pourtant en plein état d’urgence. Le principal chef d’inculpation est la non-assistance à personne en danger.


Six policiers tunisiens ont été inculpés dans le cadre de l’enquête sur l’attentat du 26 juin 2015 sur une plage de Sousse, qui a coûté la vie à 38 touristes, dont 30 Britanniques et 3 irlandais. Pays le plus touché, la Grande-Bretagne avait été autorisée à mener sa propre enquête sur le territoire tunisien.


Les policiers ont cependant été laissés en liberté dans l’attente de la conclusion de l’enquête, selon Sofiène Sliti porte-parole de la section antiterroriste de la police judiciaire. Quatorze autres personnes ont été arrêtées dans ce dossier et se trouvent actuellement encore en détention préventive, la loi antiterroriste permettant l’extension de la détention préventive au-delà des 14 mois dans les crimes de droit commun.  


 


Pressions britanniques


L’annonce de ces mises en examen intervient après la publication, quelques heures plus tôt au Royaume-Uni, des conclusions de l'investigation britannique sur les mêmes évènements. Et une fois de plus, le rapport d'enquête britannique met la police tunisienne sur la sellette. « Leur réponse aurait pu et dû être plus efficace », déplore le juge Nicholas Loraine-Smith, à l'issue de plusieurs semaines d'auditions devant la Cour royale de justice de Londres. « Au mieux, elle a été chaotique, au pire elle a été lâche », ajoute-t-il, soulignant que les gardiens de l'hôtel, au nombre de trois seulement, n'étaient pas armés et n'avaient même pas de talkie-walkie.


Le 26 juin 2015, un jeune tunisien étudiant en master d’ingénierie informatique avait surgi par la plage de l'hôtel Imperial Marhaba appartenant à la députée Nidaa Tounes Zohra Driss, armé d'une kalachnikov il abattait une dizaine de personnes avant de pénétrer dans l'hôtel cinq étoiles où il avait continué à faire feu.


Interrogé sur la BBC mardi, l'ambassadeur tunisien au Royaume-Uni, Nabil Ammar, a estimé que «la police n'était pas préparée comme elle aurait dû l'être». «La sécurité a été nettement améliorée», a-t-il souligné à propos des hôtels tunisiens. Le Foreign Office déconseille toutefois les voyages dans la région frontalière avec la Libye et en partie l'Algérie, et préconise de ne se rendre ailleurs en Tunisie que si c'est essentiel. Des recommandations que les autorités tunisiennes aimeraient voir levées, alors que l'économie tunisienne dépend en grande partie du tourisme.


Si les années 2015 et 2016 ont enregistré un effondrement de plus de 50 % de la clientèle européenne, janvier 2017 affiche légère convalescence avec une hausse de 10,5 % des entrées sur le territoire. Elles sont néanmoins en majorité le fait des voisins Algériens (98 000) et Libyens (80 696). Une clientèle qui fréquente très peu les hôtels.


 


S.S