Plusieurs terroristes abattus à Jelma
Une opération antiterroriste préventive a été menée à l’aube, à Jelma, la première de ce type depuis plusieurs années en milieu urbain. Un bilan provisoire fait état de cinq djihadistes éliminés, dont deux qui se seraient fait sauter en faisant usage de ceintures d’explosifs. Premiers éléments.
Intervenant suite à un renseignement obtenu dans la même journée, selon lequel des suspects s’étaient retranchés dans une habitation, le raid des forces conjointes de l’USGN et de la BAT avait lieu tard dans la nuit de mercredi à jeudi 3 janvier dans la petite ville de Jelma, délégation située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest du chef-lieu du gouvernorat de Sidi Bouzid, plus précisément dans la localité de Cité Al-Chamali.
Les autorités se félicitent d’« une réussite »
Selon les premières bribes d’information concordantes, au moins cinq terroristes ont été abattus lors de cette descente. Une fois la zone encerclée, un échange de tirs nourri a été entendu pendant 1 heure et demie par des témoins, suite auquel deux détonations ont secoué les lieux, vraisemblablement ceux de deux kamikazes.
Joint dans la matinée de jeudi, le gouverneur de Sidi Bouzid Anis Dhifallah a qualifié l’opération de réussite, sans pour autant donner davantage de détails sur son déroulement ni son bilan. Des précisions qu’il a préféré laisser au porte-parole du ministère de l’Intérieur, étant donné qu’une chasse à l’homme se poursuit selon d’autres sources qui évoquent des éléments en état de fuite, d’où la sensibilité de toute autre divulgation à l’heure actuelle. Reste qu'aucun élément n'a été capturé vivant, ce qui est en soi une forme d'échec.
Un agent des unités d'intervention a été grièvement blessé à la main, aussitôt transféré à l'hôpital local de Jelma puis à l'Hôpital régional de Sidi Bouzid, pour être au final transféré à l’Hôpital universitaire Habib Bourguiba à Sfax.
Les finances, l’autre front antiterroriste
Sans que l’on sache si les deux évènements sont liés, la Commission nationale de lutte contre le terrorisme (CNLCT) avait décidé la veille, mercredi 2 janvier, le gel des avoirs bancaires identifiés comme appartenant au groupe « Katibet Jond Al Khilafa », ainsi que ceux de 40 autres personnes présumées impliquées dans des crimes terroristes. Un gel susceptible d’être renouvelés au bout de six mois, au gré des résultats d’une enquête en cours.
Selon le président de la Commission l’ex officier militaire Mokhtar Ben Nasr, cette décision intervient en application des 40 recommandations du Groupe européen d’Action Financière (GAFI), plus particulièrement la recommandation n°6 relative aux sanctions financières, celui-là même qui avait placé la Tunisie dans une liste noire en 2017 des pays présentant des « défaillances stratégiques en matière de lutte contre le blanchiment d'argent ».
Cependant, en consultant sur le site de la CNLCT la liste des personnes dont les avoirs ont été gelés, aucun nom connu lié de façon significative au monde des affaires ne semble y figurer.
Seif Soudani