Plusieurs médias empêchés de couvrir la visite du président Erdogan

 Plusieurs médias empêchés de couvrir la visite du président Erdogan


Sept médias étrangers n’ont pas pu assister au point de presse conjoint du président tunisien Kaïs Saïed et de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, dénonce Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué. Une équipe de télévision s’est par ailleurs vu confisquer ses cartes professionnelles, ajoute l’ONG qui rappelle la présidence de la République tunisienne à ses responsabilités envers les journalistes et la liberté de la presse.


Les chaînes Al-Jazeera, Al-Hurra, Al-Arabiya, l’agence de presse allemande Deutsche Presse-Agentur, Al-Mayadeen, l’agence de presse Reuters, et l’agence américaine SIPAUSA n’ont pas été autorisées à accéder au palais de Carthage où se tenait le 25 décembre un point de presse du président tunisien Kaïs Saïed et de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. La garde présidentielle a par ailleurs confisqué les cartes professionnelles de l’équipe de la télévision Al-Arabi, selon un communiqué de RSF.


Rachida Ennaifer, conseillère du président de la République chargée de l’information et de la communication, a invoqué des raisons sécuritaires, assurant qu’en raison du caractère inopiné de la visite du président turc et des importantes dispositions nécessaires en matière de sécurité, seul un nombre restreint de journalistes pouvait être autorisé à couvrir la conférence de presse.


« Les arguments présentés par la présidence de la République tunisienne sont totalement spécieux », déclare Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. Pour l’ONG, l’accession de Kaïs Saïed à la présidence de la république en octobre a coïncidé avec un « amateurisme désarmant de la présidence en matière de relations avec la presse et ressentent une défiance grandissante à leur égard », citant notamment l’agression physique de certains journalistes lors du déplacement du président à Sidi Bouzid pour commémorer le début de la révolution le 17 décembre.


« La discrimination entre les médias, l’absence de transparence et les annonces aléatoires des activités de la présidence ébranlent la liberté de la presse, qui est l’acquis le plus solide de la révolution tunisienne », s’alarme RSF, qui appelle la présidence de la République à mettre en place une stratégie claire sur la manière de traiter avec les journalistes et de garantir à tous les organes de presse le droit d’accès à l’information.