Pas de recrutement dans la fonction publique en 2019

 Pas de recrutement dans la fonction publique en 2019

A la coupole d’El Menzah


Le gouvernement Chahed a décidé de geler les recrutements dans la fonction publique au titre de l’année 2019, à l’exception des diplômés des écoles de formation, et ce pour la troisième année consécutive. Une austérité qui cause toujours plus de grogne auprès des chômeurs de longue durée. 


Hier 1er mai, des slogans hostiles au gouvernement ont été scandés quelques heures avant le démarrage des festivités marquant la célébration de la fête du travail au palais d’El Menzah par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Quelques kilomètres plus loin, dans l’enceinte de la Cité de la culture, ambiance morose où les trois présidences récompensaient les employés modèles de l’année.


C’est que quelques jours auparavant, selon une circulaire de la présidence du gouvernement portant sur la préparation du projet du budget pour l’exercice 2019, le gouvernement avait décidé de ne pas recruter dans les postes vacants dans la fonction publique suite à des départs à la retraite, qu’elle soit normale ou anticipée, dans le cadre du programme de départ volontaire des agents publics ou encore de départs imprévus.


La circulaire en question soulignait par ailleurs qu’il « ne sera pas tenu compte des reliquats des autorisations de recrutements datant des années antérieures à 2018 ».


Toujours au chapitre des décisions relatives à l’austérité, le redéploiement des ressources humaines entre les structures ministérielles, les entreprises publiques ou entre les régions a aussi été décidé, ainsi que la « rationalisation » des programmes de promotions annuelles et leur réalisation au cours de l’année financière concernée, en les soumettant aux principes de la compétence et du mérite.


 


Une impopulaire exigence du FMI


Il ressort de la circulaire que la progression importante de la masse salariale non conforme à celle du produit intérieur brut (PIB) « nécessite de réduire progressivement la part de cette dernière dans le PIB à un taux ne dépassant pas 12,5% en 2020 contre 14,7% en 2017 ».


La même circulaire précise que la préparation du budget de l’Etat pour l’année 2019 s’inscrit dans le cadre des grandes réformes que le gouvernement a engagées afin de réaliser les objectifs tracés pour réduire le déficit budgétaire et maitriser le niveau de l’endettement public.


En prévision de l’adoption du projet de la loi organique du budget par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et l’application de ses nouvelles dispositions, le texte incite tous les ministères à accélérer la prise des mesures nécessaires pour préparer et présenter leurs budgets pour l’exercice 2019 au ministère des finances, selon la rigoureuse méthode de gestion par objectifs.


La centrale syndicale UGTT, qui fut pourtant parmi les premiers signataires du document des priorités du gouvernement dit « accord de Carthage », réclame toujours le changement de la composition du gouvernement, une demande réitérée le 1er mai.   


Seif Soudani


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