Paria du monde des affaires, DSK compte se recycler en Tunisie

 Paria du monde des affaires, DSK compte se recycler en Tunisie


Toujours en pleine tourmente judiciaire à la suite de la faillite de la banque LSK et d’autres affaires, Dominique Strauss-Kahn tente de se racheter une virginité auprès d’une opinion publique qui le connait peu, en Tunisie. L’homme vient en effet de remporter aux côtés de la banque Arjil, le bureau d'ingénierie tunisien Comète et le groupe Jeune Afrique un appel d'offres important mais controversé du gouvernement tunisien portant sur la mise en œuvre et la promotion du plan de développement quinquennal 2016-2020.




 


DSK n’est pas tout à fait un inconnu des Tunisiens : en 2009, en pleine campagne électorale pour un 5ème mandat de l’ancien dictateur Ben Ali, l’ex directeur général du Fonds monétaire international louait à Carthage la Tunisie de l’époque comme étant « un modèle pour les pays émergents » (La vidéo d’archive de sa décoration par Ben Ali totalise plus d’un demi-million de vues).


Début avril 2016, la Tunisie lance un appel d’offres dans le cadre d’un plan quinquennal de développement économique, sur fond de polémique et de double revers pour les banques Lazard et Rotschild dans des circonstances opaques, le moins disant n’ayant pas obtenu le marché.


Mercredi 4 mai, plusieurs médias français révèlent que Tunis a arrêté son choix sur la banque d’affaires Arjil, dont Dominique Strauss-Kahn est partenaire. Indirectement, l’ancien directeur du Fonds monétaire international sera donc chargé de promouvoir ce plan économique, qui s’étale de 2016 à 2020, afin d’attirer de nouveaux investisseurs nationaux et étrangers vers la destination Tunisie.


Le même jour, dans une note de conjoncture, la BCT a tablé sur une reprise de la croissance de l’ordre de seulement 2 % en cette année 2016, puis de 3,5 % en 2017.


La mise en œuvre du plan de développement économique pour lequel Dominique Strauss-Kahn a été sollicité est censée démarrer en septembre prochain. L’ex-patron du FMI (67 ans) et ancien favori à la présidentielle française en 2012, est déjà conseiller, à travers l’une de ses sociétés, de plusieurs pays dont la Serbie, au moment où la banque LSK qui lui appartient est citée dans les montages financiers offshore des Panama Papers. 


Pour ce mandat tunisien, le groupement dont il fait partie comprend la banque d’affaires Arjil, dont le siège est à Paris, le bureau d’ingénierie tunisien Comète et le groupe français Jeune Afrique pour la communication dirigé par l’ancien ministre de Bourguiba Hedi Ben Yahmed et ses deux fils. Plus que jamais, reprise économique en Tunisie rime avec recyclage.


 


Seif Soudani