OPDA, l’omniprésent ambassadeur de France en Tunisie

 OPDA, l’omniprésent ambassadeur de France en Tunisie


Le volontariste ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, a-t-il un don d’ubiquité ? C’est en tout cas le message satirique que tend à véhiculer une campagne de dénigrement alimentée par les réseaux sociaux tunisiens. Voici quelques exemples de détournements hilarants.


Pas une semaine ne passe sans que le sémillant OPDA ne poste une à plusieurs publications sur sa page Facebook faisant état de ses déplacements souvent ponctués de déhanchés de danse avec les locaux comme à la Ghriba, à la foire du livre du Kram, au marché du gros de Tunis, ou encore hier 17 mai à un médiatisé don du sang.


 


L’écueil de l’hyper communication


« Cela va finir par lui retomber dessus », commente un correspondant français à Tunis. Taxé de « cultureux » par ses détracteurs, il est vrai que l’hyper ambassadeur affectionne un style que l'on pensait révolu, celui jadis appelé des « amis de la Tunisie », cultivant un certain exotisme orientaliste, et dont on peut penser qu’il résume les pays maghrébins à une série de clichés artisanaux drapés de culture.


Lorsqu’en 2016, nous interrogions son prédécesseur François Gouyette sur la différence de style entre lui et OPDA, Gouyette, diplomate de carrière, lâchait un laconique « c’est le moins qu’on puisse dire ! »…


Le mandat d’un diplomate français peut-il se résumer à un aux activités d’un attaché culturel ? C’est le pari que semble faire Poivre d’Arvor, à en juger du moins de l’écrasante majorité de ses publications, promettant tantôt de « faire venir le groupe de rap PNL en Tunisie », vantant les mérites des produits locaux tunisiens (oranges, huile d’olive, assida…) sur les plateaux de TV5, ou encore en s’affichant avec « sa grande amie » la chorégraphe et danseuse Sihem Belkhodja, dont l’image est associée dans les milieux de la culture à l’ancien régime tunisien.   


« Ecoutez, je vous donne la position française ! », s’agaçait OPDA en avril dernier, visiblement moins à l’aise sur les questions géopolitiques, lorsque des journalistes tunisiens avaient insisté pour savoir pourquoi la France n’avait pas attendu une enquête internationale sur l’utilisation des armes chimiques avant de soutenir le bombardement de positions du régime syrien par Donald Trump.


Poivre d’Arvor ne fait rien pour rectifier cette image « années 90 – 2000 », lorsqu’en mars dernier, pour rendre hommage aux médias francophones tunisiens, il choisit le site Business News, un média qui affiche clairement une ligne nostalgique de la Tunisie d’avant révolution.


Se définissant comme « homme de culture » Olivier Poivre d’Arvor n’est pas un homme du sérail du Quai d’Orsay. En cela François Hollande avait fait un pari risqué en le nommant à un poste aussi stratégique pour la France que la Tunisie. Sans doute un retour d’ascenseur, OPDA ayant en effet été mis en demeure par le CSA en 2012 pour avoir tenu des propos trop ouvertement en faveur du candidat Hollande… Avant d’être limogé de France Culture par Mathieu Gallet, un PDG que l’on dit proche d’Emmanuel Macron, en 2015.


S.S