Nidaa Tounes : démonstration de force du camp Marzouk

 Nidaa Tounes : démonstration de force du camp Marzouk

Mondher Bel Hadj Ali lors de son speech à Gammarth


Alors que certains le donnaient pour « politiquement mort » pour avoir péché par excès d’ambition, Mohsen Marzouk a prouvé samedi 21 novembre qu’il avait encore des ressources à faire valoir. Le secrétaire général légalement en exercice de Nidaa Tounes a en effet pu réunir un millier de personnes dans un hôtel de Gammarth à la réunion des cadres convoquée par le bureau exécutif, en réponse aux « putschistes » de Djerba.




 


Il s’agissait pour Marzouk de savoir sur qui il pouvait compter, sorte de passage en revue des troupes avant de mener la bataille du premier congrès prévu pour la fin de l’année, date qui constitue la seule question à faire l’unanimité au sein d’un parti au bord de l’implosion.


 


Le bras de fer continue


Et à ce jeu-là, un millier de cadres nationaux et régionaux de Nidaa, selon les organisateurs, ont répondu à l’appel de Marzouk.


Aux avant-postes du meeting, quelques pointures, dont le fidèle Lazhar Akremi, son plus proche collaborateur ex ministre, Faouzi Elloumi, milliardaire mécène du parti qui semble s’être partagé les rôles avec sa sœur ministre Salma Elloumi qui se trouve dans le camp rival de Hafedh Caïd Essebsi, Mondher Bel Hadj Ali et Sofiane Toubal, députés dissidents, Noureddine Ben Ticha, stratège boudé par les destouriens, le juriste Abdessatar Messaoudi, ainsi que le turbulent Abdelmajid Sahraoui.


L’absence remarquée de Bochra Bel Haj Hmida, élue féministe solidaire de l’évènement, ne serait due qu’à un empêchement de dernière minute.


Le ton est donné lorsque, pour la première fois, le slogan « Non à l’hérédité » fait son apparition sur des pancartes aux couleurs de Nidaa Tounes, allusion au fils du président de la République, Hafedh, propulsé vice-président du parti.


Autre mot d’ordre, plusieurs coordinations nationales ont scandé « Nous soutenons la légalité », référence au fait que le bureau exécutif, dominé par Marzouk, reste l’instance dirigeante du parti, en l’absence de consensus autour du comité constitutif dont l’élargissement à de nouveaux arrivants est considéré comme illégal.


 


Aucune intention de créer un nouveau parti


« Nous avions suspendu notre démission du bloc et du parti suite à l’initiative de médiation du président Mohamed Ennaceur, mais cela n’a rien donné : on n’a pas daigné écouter nos doléances », regrette Mondher Bel Hadj Ali, s’exprimant au nom du groupe des trente-deux démissionnaires, qui viennent par conséquent de « réactiver » leur démission.


Fin tacticien, leur chef de file Mohsen Marzouk laisse néanmoins la porte ouverte à une médiation, préférant pour le moment ne pas parler de nouvelle formation politique. L’homme sait qu’il a tout intérêt à mener la barque jusqu’à la tenue d’un congrès, si toutefois ce dernier est électif, le camp rival étant en ballotage selon ses pronostics, malgré l’appoint des réseaux destouriens et RCDistes et leur rapprochement avec Ennahdha.


La dissidence se fend même d’un communiqué constatant le boycott du camp rival, et promettant de « prendre les mesures nécessaires au sauvetage du parti » lors d’une réunion dont la date est fixée au mercredi 25 novembre.


En attendant, Marzouk occupe le terrain médiatiquement : il sera en direct sur Mosaïque FM lundi à 13h, où à défaut d’annonces nouvelles il continuera de narguer ses rivaux, fort d’un insolent sang-froid.


 


S.S