Naufrage de 70 migrants : le parquet de Sfax ouvre une enquête
Le parquet près le tribunal de première instance de Sfax 1 a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire suite au drame qui a fait au moins 70 morts le 10 mai dans des circonstances encore troubles.
Survenue vendredi au large du Golfe de Gabès, cette énième catastrophe humanitaire, la plus meurtrière depuis près d’1 an, où 70 victimes ont péri et seulement 16 autres ont été rescapées, des candidats subsahariens à l’exil pour la plupart, sera investiguée de façon rigoureuse, a affirmé le porte-parole des tribunaux de Sfax et substitut du procureur général de la Cour d’appel, Mourad Turki.
L’enquête est ainsi ouverte en vertu de l’article 31 du Code de procédure pénale qui dispose que « le procureur de la République, en présence d’une plainte insuffisamment motivée ou insuffisamment justifiée, peut requérir du juge d’instruction qu’il soit provisoirement informé contre inconnu et ce, jusqu’au moment où peuvent intervenir des inculpations ou s’il y a lieu, de nouvelles réquisitions contre personne dénommée ».
Une centaine de migrants en partance pour l’Italie
Parmi les trois corps récupérés par les patrouilles de la Marine nationale et les pêcheurs, deux ont été transférés vers le service de médecine légale au CHU Habib Bourguiba à Sfax. Le troisième corps a été transféré vers l’hôpital de Zarzis.
Les seize rescapés du naufrage ont été ont quant à eux été placés dans un centre d’hébergement pour migrants à Zarzis (gouvernorat de Médenine), actif depuis 2011. La recherche des corps disparus se poursuit cependant, malgré les mauvaises conditions météo consistant en de violentes rafales de vent allant jusqu’à 70 km/h qui expliquent sans doute l’incident.
« 48 heures environ après le naufrage, les corps remontent en général progressivement à la surface de l’eau » explique précédemment à l’agence TAP, le chef du service médecine légale au CHU Habib Bourguiba à Sfax, Dr. Samir Maatoug. Reste qu’en l’absence de collaboration de la Libye d’où est partie l’embarcation de fortune et où les autorités sont à nouveau aux prises avec la guerre civile, l’affaire pourrait être classée rapidement.
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