24 morts et 19 blessés graves dans un tragique accident de bus
Au moins 24 personnes, des jeunes pour la plupart, ont trouvé la mort : c’est le tragique bilan de l’accident meurtrier d’un bus touristique, survenu dans l’après-midi de dimanche dans une région montagneuse au nord-ouest du pays, prisée les randonneurs locaux. Un drame qui secoue l’opinion publique qui demande des comptes sur la législation qui régit le secteur des organisateurs de ces expéditions.
Mise à jour :
Dans une déclaration accordée aux médias dans la nuit de dimanche à lundi 2 décembre, le porte-parole du ministère de la santé publique Chokri Nafti a annoncé que le bilan s'est s’alourdit : il s'élève désormais à 26 morts. Le nombre des blessés est par conséquent estimé à 17.
"Selfie" publié par une partie des randonneurs quelques heures avant le drame
Selon un bilan encore provisoire, les autorités faisaient état à la tombée de la nuit de 24 morts et pas moins d’une vingtaine de blessés, dont 4 sont grièvement blessés, luttant contre un état critique dans les deux hôpitaux de Charles Nicolle à Tunis et l’Hôpital des grands brûlés à Ben Arous. Toutes de nationalité tunisienne, les 43 victimes sont en majorité des étudiants issus des quartiers défavorisés de Fouchana et de Mohamedia au sud de la capitale. Selon le ministère de la Santé, ils sont âgés de 20 à 30 ans.
« Secteur anarchique »
Si les circonstances exactes de l’accident restent vagues, les premières images de la chute vertigineuse du bus, plus de 60 mètres selon l’estimation des pompiers et 4 retournements selon des témoins oculaires, ainsi que son lourd bilan, suscitent l'effroi et de premières critiques à l'égard des gouvernants, coupables selon certains de l’état désuet des routes de la région et de la non réglementation du « secteur anarchique des randos ».
En provenance de Tunis et à destination de Amdoun (Béja) et Aïn Draham, le bus appartenant à une agence de voyage locale est sorti de la route dans la région d'Aïn Snoussi et du Parc national de Oued Zen.
Ces dernières années, les randonnées sont devenues une activité prisée, de plus en plus populaire auprès d’une population jeune à la recherche d’évasion bon marché et de découverte de contrées méconnues durant cette période de l’année, au moyen de simples collectes. Les photos des pics montagneux sont légion sur Instagram et les réseaux sociaux les weekends.
Le président Kais Saïed et le chef du gouvernement sortant Youssef Chahed se sont immédiatement rendus sur place. En provenance de Tunis et à destination d'Aïn Draham, le bus appartenant à une agence de voyage a glissé et fait une sortie de route à son arrivée dans la région d'Aïn Snoussi, a indiqué le ministère de l'Intérieur qui précise que le véhicule est tombé dans un ravin après avoir franchi une barrière de sécurité.
« Catastrophe nationale »
Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent des cadavres alignés jonchant le sol non loin du bus déchiqueté. Des témoins rapportent des scènes de chaos aux abords des hôpitaux où des dizaines de familles ont accouru pour identifier les corps ou s’enquérir de l’état des blessés.
Le ministre du Tourisme René Trabelsi a présenté ses condoléances aux familles des victimes, évoquant un « accident malheureux dans une zone difficile ». Selon le ministre, le bus est sorti de la route et a chuté dans « un mauvais virage ». Sur la chaîne nationale, un responsable de la protection civile a affirmé que plusieurs autres accidents mortels avaient eu lieu à cet endroit.