Tunisie. Marche de soutien au président Saïed

 Tunisie. Marche de soutien au président Saïed

Venus en bus de plusieurs gouvernorats du pays, des centaines de partisans du président Kaïs Saïed se sont rassemblés dimanche 19 mai 2024, Avenue Habib Bourguiba à Tunis, pour exprimer leur soutien aux récentes décisions prises par le chef de l’Etat, ainsi qu’à sa « guerre contre la corruption » et sa détermination à « assainir le pays ». Une manif pro pouvoir raillée par l’opposition.  

 

« Le peuple veut Kais Saïed à nouveau ! », un slogan électoral allusion à un nouveau mandat présidentiel 

Marquée par une ambiance festive, la marche a débuté tôt dans la matinée et s’est poursuivie jusqu’à l’après-midi devant le Théâtre municipal de Tunis où les participants ont entonné des chants patriotiques, des slogans de soutien au processus dit du 25 juillet et à « la lutte pour la libération nationale contre la corruption et le terrorisme » menée selon eux par Kais Saïed.

« La souveraineté nationale est une ligne rouge »

Les slogans scandés par la marche des pro Saïed faisaient également la part belle au souverainisme et au rejet de toute ingérence extérieure dans les affaires de l’État tunisien. Arborant notamment un drapeau tunisien géant, plusieurs dizaines d’entre eux ont marché recouverts sous la bannière nationale en signe de réhabilitation de cette dernière après la polémique de son oblitération par l’Agence mondiale antidopage.

Les portraits géants et autres photos de Kaïs Saïed au milieu d’autres pancartes préoccupent cependant une partie de l’opposition qui dit craindre le retour en masse des pratiques que l’on pensait révolues depuis la révolution de 2011 telles que l’appel au rétablissement du pouvoir personnel décomplexé.

Moquée pour être « pro pouvoir » et n’avoir pas rassemblé autant de partisans que prévu sur fond de guerre des chiffres, la manifestation reste néanmoins révélatrice des profondes divisions qui parcourent actuellement la société tunisiennes, une partie de la rue se réjouissant ouvertement des récentes arrestations de ce qui est perçu comme les représentants des élites financières et médiatiques.

 

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