Tunisie : Libération de Sami Fehri

 Tunisie : Libération de Sami Fehri

Sami Fehri

La chambre des mises en accusation a décidé dans l’après-midi du mercredi 17 février 2021, la libération de l’homme d’affaires et magnat des médias Sami El Fehri. Une information qui nous est confirmée par son avocat, Me Abdelaziz Essid.

 

En détention provisoire depuis la fin 2019, le présentateur télé devait être libéré sur ordre du juge d’instruction depuis le mardi 9 février. Etant en effet arrivé au terme des quatorze mois légaux de la détention provisoire, l’homme de médias aurait dû être relâché conformément à ce que stipule la loi tunisienne, mais le parquet a interjeté appel contestant le décompte des délais en question.

Le parquet aurait ainsi considéré que les trois mandats de dépôt visant Fehri avaient été émis le 11 décembre 2019, lors de sa 3ème incarcération en date.

Mobilisation des artistes et de la société civile

Les avocats de de la défense avaient alors qualifié la détention de leur client de « véritable séquestration », affirmant que le procureur général s’acharnait à le maintenir en prison, « en violation du code pénal ».

Depuis, plusieurs organisations, hommes politiques et intermittents du spectacle ont récemment intensifié leur campagne en faveur de la libération de ce qu’ils considèrent comme un procès à caractère politique.

S’il fait face à un procès complexe dans une affaire de malversations liée à une société de production, certains pensent que l’affaire initiale serait en réalité instrumentalisée dans la neutralisation du rôle politique endossé ces dernières années par Fehri. L’enquête se poursuivra donc pendant que ce dernier est en état de liberté.

Au cœur du procès, l’imposante boite Eight Prod (500 employés), fondée par Sami Fehri et gérée par son épouse, et dont il est dans le même temps le principal client présumé, alors que l’entreprise initiale qu’il gérait avec son associé Belhassen Trabelsi (Cactus Prod) est encore sous le coup d’une procédure de mise sous contrôle judiciaire de l’Etat depuis la révolution de 2011. Mais des fuites de conversations téléphoniques ainsi que des témoignages d’anciens collaborateurs de Fehri avaient révélé ses intenses efforts dans la déstabilisation de l’ancien gouvernement Chahed ainsi que du parti Ennahdha.