Les expulsées du camp de Choucha en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de vie
Deux mois après leur évacuation forcée et soudaine des décombres du camp de Choucha, dans le sud tunisien, 35 réfugiés et demandeurs d’asile sont confinés dans des conditions « indignes » et ont entamé une grève de la faim, selon plusieurs organisations tunisiennes et internationales de défense des droits. Ces dernières appellent les organismes désignés comme référents ainsi que les autorités étatiques en charge à assumer leur responsabilité.
L’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) et le Croissant Rouge tunisien (CRT) ont été désignés par les autorités pour assurer la prise en charge de 35 évacués de Choucha. Après le démantèlement sans préavis du camp en juin, un transfert vers Tunis et une longue attente, ces personnes ont été hébergées à la Maison des jeunes de la Marsa en banlieue de la capitale. Une situation provisoire qui s’éternise.
Plusieurs pensionnaires ont « déclaré n’avoir pas reçu la visite de médecin depuis plusieurs semaines, alors qu’elles doivent suivre un traitement médical régulier », s’alarment plusieurs organisations, dont la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH), Médecins du Monde, EuroMed Droits et le Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux (FTDES). Elles s’inquiètent également de l’absence totale de suivi psychologique, à leurs yeux nécessaire compte tenu de « l’état de précarité et de vulnérabilité de certains migrants ».
Ces personnes ont décidé de se mettre en grève de la faim afin d’alerter sur leurs conditions et sur le manque de transparence des autorités quant aux solutions envisagées pour leur hébergement. Les grévistes ont reçu le soutien des organisations membres du comité de suivi signataires du communiqué. Celles-ci exigent notamment des pouvoirs publics qu’ils fournissent un suivi médical et psychologique adapté et des mesures exceptionnellement pour régler la situation des intéressés.
Rached Cherif