Les dirigeants du monde saluent la mémoire de Caïd Essebsi
Messages de condoléances et éloges funèbres du défunt président de la République Béji Caïd Essebsi se sont succédés tout au long de ces dernières 24 heures, avec comme point d’orgue une minute de silence observée jeudi soir par les représentants des pays membres de l’Assemblée générale des Nations unies. Florilège des hommages les plus marquants.
Il a été décidé de mettre tous les drapeaux des pays membres de l’Assemblée générale de l’ONU en berne aujourd’hui 26 juillet, et ce dans toutes les institutions des Nations unies à New York. La même Assemblée générale organisera également par ailleurs un mémorial en l’honneur du président Béji Caid Essebsi. Une session y sera enfin spécialement dédiée à son éloge funèbre le 1er août prochain.
« Un ami de la France » et « un dirigeant courageux » pour Macron
« La France perd un ami et la République tunisienne un dirigeant courageux qui aura présidé son pays dans un moment essentiel de son histoire, où il aura résisté à tous les obscurantismes pour bâtir l'avenir, la démocratie et le progrès », peut-on lire dans un communiqué de l’Elysée où Emmanuel Macron présente ses condoléances à la famille et exprime « le soutien » du peuple français au peuple tunisien « dans cette épreuve ».
Sur Twitter, l’ancien président français François Hollande a à son tour rendu un vibrant hommage à Béji Caïd Essebsi : « Avec la disparition du Président Béji Caïd Essebsi, la Tunisie perd un défenseur de la démocratie et un acteur infatigable de la lutte contre le terrorisme », a regretté celui que Caïd Essebsi avait confondu avec François Mitterrand à la faveur d’un lapsus mémorable en 2015 à Tunis.
D’autres dirigeants européens n’ont pas manqué de réagir sur les réseaux sociaux, à l’image du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini « attristé par la disparition d’un homme sage », Christine Lagarde, nouvelle président de Banque centrale européenne, ou encore Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui a présenté ses condoléances en son nom personnel et en celui de la Commission.
Le président du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa, est quant à lui déjà annoncé à Tunis dès ce vendredi soir pour prendre part samedi matin aux funérailles nationales de Béji Caïd Essebsi, info confirmée par l'ambassadeur du Portugal à Tunis, José Ludovic.
Trois jours de deuil dans plusieurs pays arabes
De nombreux pays arabes, dont l’Algérie voisine, la Jordanie, le Liban ainsi que la Palestine ont quant à eux annoncé avoir décrété un deuil de national de 3 jours.
Le roi Mohammed VI a pour sa part adressé un message de condoléances au président de l’Assemblée des Représentants du peuple tunisien, Mohamed Ennacuer, dans lequel il affirme avoir appris « avec grande émotion et profonde affliction la nouvelle du décès du Chef de l’Etat tunisien ». « En cette douloureuse circonstance, le roi exprime, en son nom et en celui du peuple marocain, à M. Ennaceur et à travers lui à la famille du grand regretté et au peuple tunisien frère, ses vives condoléances et ses sincères sentiments de compassion suite à la disparition de l’un des grands hommes de la Tunisie, ayant consacré leur vie à servir leur pays et contribué avec abnégation et dévouement à l’édification de son Etat moderne », poursuit le souverain.
Et Maintenant..?
Le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) Nabil Baffoun a indiqué jeudi soir que la date du 15 septembre 2019 pour le scrutin présidentiel est « retenue en principe mais devra être confirmée » aujourd’hui vendredi à l’issue d’une réunion des membres de l’ISIE. L’ouverture des candidatures pour la présidentielle est prévue au mois d’août prochain, a-t-il ajouté.
Dans une déclaration aux médias à l’issue de son entretien au Palais du Bardo avec le président de la République par intérim, Mohamed Ennaceur, le président de l’ISIE a fait savoir que le calendrier des élections législatives reste quant à lui inchangé à l’heure actuelle, la date étant fixée pour le 6 octobre 2019.
Les dates des élections peuvent se croiser en raison de l’avancement du scrutin présidentiel, a-t-il ajouté, précisant que cela intervient en application de la Constitution. Toujours selon Baffoun, le président de la République désigné lui a affirmé au cours de l’entretien son attachement aux dispositions de la Constitution et au délai de 90 jours prévu pour l’organisation du scrutin présidentiel.
Selon le juriste constitutionnalistes Jaouher Ben Mbarek, certains partis plus concernés par les législatives, à l’image d’Ennahdha, pourraient cependant être tentés par un ajournement de la présidentielle, de sorte de ne pas impacter négativement les résultats des législatives. Ainsi selon lui, la tenue des législatives durant l’entre deux tours de la présidentielle pourrait être un compromis vers lequel se dirige l’ISIE, à dessein.
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