Le SITAP a trouvé la bonne formule
Le Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris a fermé ses portes lundi 25 mai après quatre journées bien chargées. Devenu un rendez-vous incontournable pour les Tunisiens résidents à l’étranger, le SITAP a su s’adapter à son public.
Comme chaque année l’espace Champerret a vu défiler du monde. Pour sa 8ème édition, le SITAP a même fait mieux que par le passé, « on devrait être au-delà des 40 000 visiteurs, nous sommes en augmentation, comparés à la dernière édition » se réjouit Leïla Landoulsi, l’une des organisatrices du salon.
Dans les allées, un public constitué « à 80% de Tunisiens résidents à l’étranger » déambule à la recherche de la bonne affaire ou du crédit le plus bas. C’est le cas de Samy, la quarantaine, habitué du salon, « je commence à avoir l’habitude, je sais donc où me diriger. Les professionnels l’ont bien compris puisqu’ils adaptent leurs produits à leur clientèle ».
Un témoignage confirmé par les propos de Leïla Landoulsi, « la qualité des visiteurs est bien meilleure. Avant on trouvait des visiteurs qui se baladaient dans le salon, désormais ils sont devenus des acheteurs qui savent pourquoi ils sont là ». Un changement qui a poussé les promoteurs et les banques à s’adapter, « les prix sont affichés en euros, la présentation est adaptée. Les banques proposent aux visiteurs des produits pour lesquels les opérations peuvent se faire sur place durant le salon ».
« Les étrangers ne peuvent pas acheter n’importe où »
Si les prix restent accessibles pour les Tunisiens résidents à l’étranger, certains notent tout de même une augmentation, « nous sommes encore loin des prix parisiens mais force est de constater que depuis l’an dernier tout a augmenté » remarque Samy.
« Les prix augmentent pour les visiteurs vu qu’en Tunisie, le prix du terrain, des matières premières pour la construction augmentent. On subit ça » répond Leïla Landoulsi.
Mais pour cette promotrice immobilière, au SITAP tout est fait pour satisfaire toutes les bourses, « dans toutes les régions, on peut essayer de trouver quelque chose qui satisfait le pouvoir d’achat du Tunisien résidant à l’étranger. Les promoteurs s’adaptent et facilitent les choses en permettant de payer sur deux ans. Sans oublier les banques qui offrent des crédits très intéressants, exonérer de charge ou proche d’un taux à 0% ».
Et quid des Français et autres étrangers qui souhaiteraient investir en Tunisie, peu nombreux sur le salon ? « Ceux qui viennent ici ont un lien particulier avec la Tunisie, mais le problème c’est que le ministère de l’Equipement a enlevé l’autorisation. Les étrangers n’ont plus l’autorisation de pouvoir acheter où ils le souhaitent. Au Maroc un étranger peut acheter n’importe quel bien alors qu’en Tunisie il ne peut acheter que sur les côtes, Hammamet, Djerba… mais à l’intérieur non. C’est dommage car il faudrait s’ouvrir, accueillir plus d’étranger, ça apporterait des devises au pays ».
En attendant que le gouvernement avance sur ce dossier et s’ouvre aux capitaux étrangers, Leïla Landoulsi se satisfait de la dynamique actuelle et pousse les promoteurs à continuer de se battre en rappelant « qu’acheter un appartement, c’est très important, c’est culturel ».
Au vu de l’affluence dans les allées, cette vérité n’est pas prête d’être démentie.
Jonathan Ardines