Tunisie : le Parlement européen adopte une résolution dans sa version finale

 Tunisie : le Parlement européen adopte une résolution dans sa version finale

Après s’être réuni avant-hier mardi pour débattre de la situation politique en Tunisie, le Parlement européen a publié ce jeudi 21 octobre la résolution commune finale votée concernant la position européenne vis-à-vis des mesures exceptionnelles instaurées par le président Kaïs Saïed depuis le 25 juillet dernier. Une résolution au contenu sans appel, adoptée par une large majorité : 534 voix pour, 45 contre et 106 abstentions.

Cette majorité de voix condamnant le virage autoritaire en cours en Tunisie était pressentie depuis les intervention quasi unanimes des élus européens. Hormis le député LR Thierry Mariani (droite radicale) qui n’a pas tari d’éloges sur le fait que le président Saïed combat ainsi selon lui l’islam politique, l’essentiel des interventions ci-dessous illustre une grande préoccupation face au « rétropédalage démocratique en Tunisie ».

Les députés européens appellent notamment à ce que les institutions tunisiennes « retrouvent leur fonctionnement normal », et exhortent le pouvoir à « relancer un dialogue national inclusif ».

Le texte exprime par ailleurs une profonde inquiétude quant à « la concentration des pouvoirs dans les mains de Kaïs Saïed » et invite au « respect de l’État de droit ».

« La constitution et la cadre législatif doivent être préservés. Le pays a besoin d’un Parlement légitime. La stabilité institutionnelle doit être restaurée dès que possible et les droits fondamentaux et les libertés doivent être respectés » précisent les députés européens, qui souhaitent à un retour à la démocratie et au redémarrage de l’activité parlementaire aussi vite que possible. Un redémarrage assorti, espèrent-ils, d’une feuille de route claire pour un retour au fonctionnement normal de l’État.

S’il avait déclaré ne pas vouloir parler ni d’un calendrier, ni d’une feuille de route, ni d’un « dialogue avec les corrompus », le président Saïed a plus récemment émis quelques signaux favorables à un début de dialogue, sans que l’on sache pour autant les modalités d’une initiative de Carthage en ce sens.

La résolution appelle aussi les autorités à éviter « l’incertitude juridique créée par les interdictions de déplacement, la surveillance d’État et les assignations à résidence. Les procès civils par des tribunaux militaires posent un grave problème », soulignent les députés. Ils demandent la restauration d’une justice indépendante qui aboutirait à la réforme des tribunaux militaires en Tunisie et mettrait un terme aux procès des civils devant des juridictions militaires.