Le ministre de l’Investissement signe un contrat avec une société israélienne
Décidément, les choix de Yassine Brahim en matière de partenaires commerciaux de la Tunisie sont pour le moins controversés. Le scandale de l’affaire Lazard n’est pas encore retombé que nous avons été alertés sur une autre affaire impliquant cette fois « ICL », une entreprise discrète sur son identité israélienne.
Vendredi 26 février, le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale Yassine Brahim annonce que dans le cadre des « grands projets » engagés par son ministère, un contrat a été conclu pour la réalisation du projet de culture de la canne pour l’extraction et l’exportation du bioéthanol avec Lucia Galbati, la gérante de la « société mixte tuniso-italienne ICL-Tunisie », promotrice du projet.
Les médias locaux n’y voient que du feu et ne font visiblement pas de recherches sur la société en question. Une rapide recherche sur la toile nous permet de trouver ceci :
« Israel Chemicals est une entreprise israélienne de la biochimie, fondée en 1968 et basée à Tel-Aviv. »Apparemment pour mieux marketer ses produits en Italie, la société change le nom de sa branche italienne et se fait appeler à partir de 1984 ICL Italy Srl, mais masque à peine ses origines puisque le site officiel affiche sans détours « Israel Chemicals ».
En Tunisie, le projet pharaonique consiste en la culture de la canne sur 13 mille hectares de terrains à Kairouan. Des terrains de salinité élevée « non adaptés à l’agriculture » selon le ministère, via leur location à l’Etat ou à des privés, en utilisant près de 30 millions m3 d’eaux usées traitées provenant des stations d’épuration de l’Office national de l’assainissement (Onas) et des eaux de drainage des oasis, pour extraire et transformer la biomasse cellulosique en bioéthanol (biocarburant) via la mise en place d’une distillerie. ICL compte investir 200 millions d’euros.
Il est important pour les Tunisiens, étant donnée l’ampleur du projet, d’être informés sans manipulations grossières ni mensonges par omission sur l’identité des nouveaux investisseurs dans le pays.
Seif Soudani