Le gouvernement Fakhfakh en chiffres
Avec 32 ministres et secrétaires d'Etat dont deux ministres d'Etat, le gouvernement proposé d'Elyes Fakhfakh n'est pas le gouvernement restreint escompté, encore moins celui de la parité homme – femme. Que faut-il en retenir en termes statistiques ?
S'agissant d'abord de la répartition partisane de cette coalition gouvernementale, Fakhfakh a attribué 6 portefeuilles ministériels au mouvement Ennahdha (54 élus), 3 au Courant démocrate (22 élus), 2 au mouvement Echaâb (15 députés), 2 au mouvement Tahya Tounes (14 députés) et 2 autres postes au bloc de la Réforme nationale (16 élus).
Une composition relativement équilibrée donc, quoique d'aucuns soulignent que le chef du gouvernement désigné s'est approprié lui et son ancien parti Ettakatol (non représenté à l'Assemblée) plusieurs ministères sous l'appellation "indépendants", à l'image de sa proche collaboratrice Lobna Jeribi, nommée ministre auprès du chef du gouvernement, chargée des grands projets nationaux.
Selon les dernières estimations, le gouvernement proposé peut d'ores et déjà s’assurer du vote d'au moins 120 élus (sur 217). C'est 11 de plus que la majorité requise de 109 députés, mais à moins de garder une majorité de 120 à 130 élus tout au long de son mandat, l'histoire récente montre qu'il reste difficile de gouverner en Tunisie où la plupart des gouvernements post révolution peinent à boucler une année au pouvoir.
Un gouvernement pas si jeune
La moyenne d’âge des membres du gouvernement est ensuite de 53 ans, alors que le taux de la présence féminine ne dépasse pas les 19%, très loin d'être paritaire. Cependant une femme fait une entrée remarquée dans un ministère régalien : celui de la Justice confié à la magistrate Thouraya Jeribi, sœur de l'ancien magistrat et ministre de la Justice Ghazi Jeribi.
Au total, ce gouvernement compte seulement 4 femmes ministres et 2 secrétaires d’Etat, toutes des personnalités indépendantes, n'appartenant du moins à aucun des partis de la coalition.
Au chapître des rumeurs démenties, notons enfin que le frère du président de la République, Naoufel Saïed, a tenu à démentir les bruits propagées sur les réseaux sociaux concernant le lien de parenté entre la secrétaire d'Etat à l'Agriculture Aksa Bahri avec le président Kais Saïed.
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