Le gouvernement Essid sur la sellette de l’Assemblée

 Le gouvernement Essid sur la sellette de l’Assemblée


100 jours après son investiture, la séance d’audition du gouvernement par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a démarré vendredi 5 juin 2015. Au Bardo, c’est devant un à l’hémicycle rempli aux trois quarts (cent cinquante et un députés sont présents à la plénière) que les membres du gouvernement vont défendre un bilan plutôt controversé.


Mise à jour : Le député Imed Daïmi (CPR) a protesté contre la présence d'écrans installés dans l'enceinte de l'Assemblée où l'on pouvait voir défiler une séquence vidéo présentant "Les principales avancées du gouvernement", considérant qu'il s'agissait là d'une grave entrave au règlement intérieur de l'ARP.


« La séance d’aujourd’hui revêt un caractère tout particulier dans la mesure où elle se déroule sous l’œil vigilant du peuple tunisien et de ses représentants », a déclaré le président de l’ARP Mohammed Ennaceur en ouverture de la séance plénière. Pendant deux jours, il s’agit pour ce grand oral d’évaluer le rendement du gouvernement Habib Essid, et de prendre connaissance de ses programmes et de son plan d’action pour la période à venir.


Parmi les questions à l’ordre du jour, la maîtrise de l’inflation, le dossier sécuritaire, les projets de développement au point mort, et les mouvements sociaux qui se radicalisent dans le sud du pays.


 


Une confiance en berne


La veille de cette plénière, les résultats d’un sondage de Sigma Conseil, relatif notamment au classement des personnalités politiques préférées des Tunisiens ont été publiés. En tête du classement figurent le président de la République Béji Caïed Essebsi avec 37.9%, suivi de l’ancien chef du Gouvernement qui n’exclut pas un retour en politique, Mehdi Jomâa, à 39,5%.


Avec un recul de trois points, à 29,7%, Habib Essid fait face à une érosion rapide de sa cote de popularité. Et pour cause, le même sondage révèle que 70,4% des Tunisiens estiment que « le pays est sur le mauvais chemin », que 73,7% pensent que « la situation sociale est mauvaise », et 88% estiment que la situation économique s’est  détériorée.


72,8%des sondés estiment néanmoins que « la situation sécuritaire est bonne », seul point fort en somme du gouvernement Essid, du moins en termes de perception de l’opinion publique tunisienne.


 


Distanciation de la gauche


Jusqu’ici la gauche radicale était globalement dans l’expectative. Mais depuis la mi-mai, les hauts responsables du Front Populaire, Hamma Hammami en tête, multiplient les déclarations prédisant « les prémices d’un échec de plus en plus clair du gouvernement Essid ».


Un document appelant à faire chuter le gouvernement a fuité hier jeudi, le Front Populaire a cependant démenti en être à l’origine, même si l’élu Mongi Rahoui (Watad) affirme que « l’un des partis constitutifs du Front » en est bien l’auteur…


 


S.S