Le Commissaire fédéral des archives de la STASI recommande l’ouverture des archives tunisiennes
Le Commissaire fédéral pour les dossiers de la Sûreté de l’Etat de l’ancienne République démocratique allemande (STASI) Roland Jahn a recommandé d’ouvrir les archives tunisienne pour « comprendre le passé et dévoiler les pratiques du régime despotique ».
L’objectif est d’asseoir les fondements de la démocratie, préconise-t-il. S’exprimant jeudi à Tunis au siège de l’Instance Vérité & Dignité en marge d’un point presse, il a exhorté l’Instance Vérité et Dignité, à mettre les enregistrements et les archives à la disposition de tous les Tunisiens, citant dans ce sens l’expérience allemande en la matière.
Ce patrimoine, a-t-il encore proposé, peut être utilisé par les chercheurs, les journalistes et les hommes de culture et servir dans l’écriture de scénarios cinématographiques. Oscarisé en 2006, la production allemande « La vie des autres », retrace précisément l’action de l’ancienne police politique allemande et les prémices de son démantèlement.
La différence entre l’expérience tunisienne et l’expérience allemande réside dans l’accès aux archives, a-t-il cependant relevé, indiquant que la dictature en Allemagne avait détruit beaucoup d’enregistrements après la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui, l’institution des archives se penche sur la restauration de près de 15 mille boites d’archives appartenant à la police secrète.
A titre de comparaison, l'IVD a jusqu'ici pu accéder et faire des copies de 13 mille boites d'archives de la présidence de la République.
Roland Jahn a insisté sur la nécessité de mettre en avant les témoignages des victimes et les aveux des tortionnaires pour réaliser la réconciliation.
De son côté, la présidente de l’IVD a indiqué que les Tunisiens doivent penser les structures qui poursuivront le travail après la fin du mandat de l’instance.
L’IVD a pu accéder aux archives de la présidence de la République et à une partie des archives du ministère de l’Intérieur, a-t-elle souligné, réaffirmant néanmoins le besoin de soutien et de coopération pour traiter les archives de l’ancien régime et comprendre ce qui s’est réellement passé durant les décennies des « années de braise ».
l’IVD a entamé en novembre 2016 les auditions publiques des victimes de violation ayant eu lieu entre 1955 et 2013. Six séances ont eu lieu à ce jour, couvrant des témoignages de l’ensemble des familles politiques.
S.S