Lac de Bizerte : 43 pays se mobilisent pour la Tunisie
Les différents intervenants de la séance d’inauguration l’ont répété : ce doit être un projet phare pour le pourtour méditerranéen. 91 millions d’euros mobilisés sur 5 ans, 43 pays partenaires, près de 600 000 habitants concernés : le projet de dépollution du lac de Bizerte est ambitieux et inédit.
Des millions de Méditerranéens concernés
Le premier ministre tunisien Youssef Chahed, la Vice-présidente de la Commission européenne et Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, ainsi que le Secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UPM), M. Fathallah Sijilmassi, ont fait le déplacement à Bizerte ce mardi pour lancer le « Programme intégré pour la protection du lac de Bizerte contre la pollution », preuve de l’importance accordée par les parties prenantes à ce projet.
Sur le papier, le programme doit permettre d’assainir le lac de Bizerte, dans le nord de la Tunisie, et ainsi d’améliorer les conditions socio-économiques et environnementales des populations de la région. Sont notamment prévus des investissements pour la réduction de la pollution industrielle, l’amélioration de la gestion des eaux usées, la collecte des déchets ou encore l’aménagement et le nettoyage du littoral.
« C’est un bel exemple de comment la lutte contre la pollution et la défense de l’environnement peuvent aider à une croissance socio-économique plus inclusive et soutenable, en offrant de nouvelles opportunités dans des secteurs tels que la pêche, le tourisme écologique, l’agriculture, l’industrie ou l’aquaculture pour les jeunes de la région », a souligné Mme Mogherini.
Test grandeur nature pour l’Union pour la Méditerranée
C’est aussi l’un des premiers grands programmes d’infrastructures labellisés UPM, dont les débuts ont été compliqués par le printemps arabe qui a secoué la rive sud de la Méditerranée. Les effets du projet seront ressentis par « des millions de citoyens, grâce à l’assainissement de la mer Méditerranée », a affirmé M. Sijilmassi. Des « PME et des opportunités d’emplois pour nos jeunes » verront le jour, a-t-il ajouté, grâce à ce projet dont le financement est assuré par plusieurs bailleurs de fonds : la Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (respectivement 40 M€ et 20 M€ de prêts), l’Union européenne (15 M€ de dons). Le gouvernement tunisien complète le tour de table en apportant 16 millions d’euros.
M. Chahed veut voir dans ce coup d’envoi un signal positif adressé aux investisseurs à quelques semaines de la Conférence internationale d’appui au développement économique, social et durable de la Tunisie, Tunisia 2020.
Rached Cherif