La Tunisie, première escale arabe de la tournée d’Ahed Tamimi
« La libération de la Palestine commence en Tunisie ! ». C’est par ces paroles que la jeune passionaria de la résistance palestinienne a entamé une visite à Tunis où l’attend un programme chargé s’étalant sur trois jours. En voici les principales étapes.
Reçue au salon VIP de l'Aéroport Tunis – Carthage, Ahed est apparue insouciante pendant que le chef de cabinet du président de la République Selim Azzabi tenait un discours aux accents protocolaires
Arrivée dans la capitale tunisienne tard dans la nuit de lundi à mardi, celle qui s’est forgé en peu de temps une aura d’égérie de la cause palestinienne à seulement 17 ans a déjà décidément un sens certain de la formule. Un don pour la répartie pour lequel s’enthousiasment ses admirateurs en Tunisie au cœur déjà conquis.
Après les villes françaises de Nantes, Grenoble, et Nancy, suivies par une étape en Grèce et en Espagne, « Ahed se rendra en Algérie et en Tunisie avant de revenir dans son village de Nabi Saleh occupé par Israël depuis plus de 50 ans », avaient annoncé à la mi-septembre des bénévoles de l'Association France Palestine Solidarité, qui accompagnaient la famille Tamimi. Mais, signe que la Tunisie revêt manifestement pour cette dernière une importance particulière, l’ordre des deux visites finales aura donc été inversé.
Invitée spéciale de Carthage
C’est que l’icône palestinienne est en l’occurrence l’invitée spéciale du président de la République Béji Caïd Essebsi, tient-on à faire savoir au Palais, d’où l’importante délégation de conseillers venue l’accueillir au tarmac de l’aéroport, composée notamment du chef de cabinet présidentiel Sélim Azzabi et du conseiller en communication auprès du président de la République Firas Guefrech.
« C’est le tout premier pays arabe où elle se rend ! », s’exclame spontanément le père de Ahed, l'activiste palestinien Bassem Tamimi. Libérée des prisons israéliennes le 29 juillet dernier après y avoir purgé 6 mois de prisons pour avoir giflé, le 17 décembre 2017, à Nabi Salah, un militaire israélien de Tsahal, Ahed semblait comme dans son élément, visiblement ravie de fouler le sol tunisien où l’attendait également l’ambassadeur de Palestine à Tunis, Wael Al Fahoum.
La symbolique de la visite est d’autant plus grande qu’elle coïncide avec la commémoration du raid israélien perpétré il y a 33 ans, le 1er octobre 1985, contre le siège provisoire de l’OLP à Hammam Chatt, banlieue sud de Tunis portant encore les stigmates de ce bombardement par des chasseurs F-15, auquel avait pu échapper Yasser Arafat.
A l’époque ministre des Affaires étrangères de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi se félicite souvent d’avoir pu arracher une condamnation autant rare qu’historique d’Israël par le Conseil de sécurité l’ONU, sans que les Etats-Unis n’y opposent leur véto, ceux-ci estimant que l’Etat hébreux avait agi de manière unilatérale.
Réception prévue à l’UGTT
« La Tunisie a toujours représenté pour nous un pays au grand cœur, d’une grande générosité et d’un soutien inconditionnel, a déclaré Ahed Tamimi. Son peuple est pour nous bien plus qu’un peuple frère, un réconfort présent tout au long des étapes historiques de notre lutte ».
Elle est attendue ce matin mardi 2 octobre par le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, puis au siège de la centrale syndicale UGTT dont elle rencontrera le secrétaire général.
Interviewée sur France 24 le 17 septembre dernier par le journaliste tunisien Taoufiik Mjaied, Ahed Tamimi était revenue sur les conditions de sa détention et expliqué ce qu’elle entend par « formes de résistance multiples » qu’elle distingue de la résistance dite pacifiste.
Seif Soudani
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